mercredi 25 mars 2009

Noir Express : "Corses toujours" (C. C. X) par Alain Pecunia, Chapitre 26

Chapitre 26





À quinze heures cinquante, la sonnerie de son portable sortit le commissaire Bellou de sa douce torpeur.
– Ils sont tous morts…, lui disait la voix de son interlocuteur, le lieutenant de gendarmerie.
René Bellou ne comprenait rien. Il émettait des moues d’incompréhension destinées à ses collègues plus ou moins somnolents.
– Qui ? finit-il par demander d’une voix pâteuse. Quoi ! hurla-t-il à s’en décrocher les mâchoires quand il eut compris.
Le regard hagard, selon Cavalier, halluciné, pour Antoine, il répéta la nouvelle à ses collègues.
– Ils se sont entretués !
– Qui ? fit Lenoir.
– Il y a des survivants ? intervint Jeanne Collieri de façon anodine avant que Bellou n’ait répondu.
– Non, dit-il machinalement avant de réaliser que la question lui était posée par la maîtresse de maison. Mais comment savez-vous ? lui demanda-t-il soudain suspicieux.
– Vous venez de le dire vous-même, fit-elle en haussant les épaules, ils se sont entretués !
– Mais qui ? insistait Lenoir.
– Tous ! lâcha Bellou en semblant s’affaisser sur sa chaise.
Les cinq autres policiers n’avaient toujours pas tout compris.
– La brigade de gendarmerie, ânonna le Nantais d’une voix lasse, a reçu un coup de fil anonyme – comme d’hab dans ce bled –, à quinze heures, lui annonçant un règlement de comptes sur la route d’Appietto. Quand ils sont arrivés sur les lieux, ceux du commando et les nôtres étaient en train de s’entretuer allégrement. Des mobiles qui passaient par-là par hasard ont terminé le travail. Ils y sont tous passés. Pas un seul survivant. Même pas un blessé. Il y aurait une vingtaine de morts. Ils savent pas trop car il y a eu un groupe salement carbonisé au lance-flammes…
Pierre Cavalier jeta un bref regard à sa tante qu’il surprit en train de sourire.
– C’est la catastrophe, poursuivit un Bellou abattu. Tout est à refaire. Leprot n’était pas encore arrivé.
Antoine et Cavalier s’échangèrent un bref regard. Tous deux avaient tiqué au même moment à l’expression du Nantais : « Tout est à refaire »…



© Alain Pecunia, 2009.
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