Chapitre 24
Pendant que les six policiers se livraient à des considérations frisant parfois ce que l’on pourrait nommer la métaphysique de l’action, Jeanne Collieri et ses amies, elles, s’activaient dans le concret.
À onze heures trente, elles tenaient un bref conseil de guerre dans la chambre d’Élisa, laissant Antoinette de faction dans la cuisine.
– Quinze heures, c’est l’idéal, disait Jeanne Collieri. Ils ne peuvent pas se louper et aucun ne pourra prendre la tangente. Le commando d’assassins est retranché là dans la ferme. Les autres ont leur dépôt ici dans cette ruine.
Elle pointait son doigt successivement sur les cercles tracés au feutre en indiquant l’emplacement sur la carte subtilisée durant la nuit à Bellou par Jeannette.
– Évidemment, poursuivit-elle dans un silence sépulcral, si l’on pouvait les faire se rencontrer à mi-chemin, ce serait le nec plus ultra. Mais ne rêvons pas. De toute façon, un maximum d’entre eux se seront entretués quand la cavalerie arrivera, et espérons qu’elle fasse le reste…
Jeanne Collieri consulta sa montre.
– Bon, toi, Jeannette, à quatorze heures trente, tu dois avoir prévenu ceux de la ferme que des « traîtres » ont projeté de les attaquer. Les « traîtres » sont douze, mais tu leur diras qu’ils ne sont que six. Ça leur donnera confiance à ces enflures et ils iront peut-être à leur rencontre… Tu leur diras également qu’ils descendront la route en partant de la ruine deux kilomètres plus haut. Et tu n’oublies surtout pas de leur dire que, s’ils apercevaient des gendarmes dans les parages, il s’agit de faux gendarmes. C’est important.
Jeannette acquiesça.
– Toi, Laëtitia, à quatorze heures tu auras prévenu Pietromania que le coup d’envoi est pour quinze heures. Avec lui, pas de problème, c’est le plus con de la bande. Tu lui diras que lui et les siens doivent partir immédiatement se mettre en position en vue de l’attaque. Que les six flics arriveront au dépôt une demi-heure plus tard question discrétion et qu’ils les rejoindront sur leurs positions.
Elle sourit à ses copines.
– Si tout marche bien, à quinze heures dix ou quinze ils devraient être en pleine bagarre. À quinze heures, j’appellerai la cavalerie d’ici. Exécution !
© Alain Pecunia, 2009.
Tous droits réservés.
Pendant que les six policiers se livraient à des considérations frisant parfois ce que l’on pourrait nommer la métaphysique de l’action, Jeanne Collieri et ses amies, elles, s’activaient dans le concret.
À onze heures trente, elles tenaient un bref conseil de guerre dans la chambre d’Élisa, laissant Antoinette de faction dans la cuisine.
– Quinze heures, c’est l’idéal, disait Jeanne Collieri. Ils ne peuvent pas se louper et aucun ne pourra prendre la tangente. Le commando d’assassins est retranché là dans la ferme. Les autres ont leur dépôt ici dans cette ruine.
Elle pointait son doigt successivement sur les cercles tracés au feutre en indiquant l’emplacement sur la carte subtilisée durant la nuit à Bellou par Jeannette.
– Évidemment, poursuivit-elle dans un silence sépulcral, si l’on pouvait les faire se rencontrer à mi-chemin, ce serait le nec plus ultra. Mais ne rêvons pas. De toute façon, un maximum d’entre eux se seront entretués quand la cavalerie arrivera, et espérons qu’elle fasse le reste…
Jeanne Collieri consulta sa montre.
– Bon, toi, Jeannette, à quatorze heures trente, tu dois avoir prévenu ceux de la ferme que des « traîtres » ont projeté de les attaquer. Les « traîtres » sont douze, mais tu leur diras qu’ils ne sont que six. Ça leur donnera confiance à ces enflures et ils iront peut-être à leur rencontre… Tu leur diras également qu’ils descendront la route en partant de la ruine deux kilomètres plus haut. Et tu n’oublies surtout pas de leur dire que, s’ils apercevaient des gendarmes dans les parages, il s’agit de faux gendarmes. C’est important.
Jeannette acquiesça.
– Toi, Laëtitia, à quatorze heures tu auras prévenu Pietromania que le coup d’envoi est pour quinze heures. Avec lui, pas de problème, c’est le plus con de la bande. Tu lui diras que lui et les siens doivent partir immédiatement se mettre en position en vue de l’attaque. Que les six flics arriveront au dépôt une demi-heure plus tard question discrétion et qu’ils les rejoindront sur leurs positions.
Elle sourit à ses copines.
– Si tout marche bien, à quinze heures dix ou quinze ils devraient être en pleine bagarre. À quinze heures, j’appellerai la cavalerie d’ici. Exécution !
© Alain Pecunia, 2009.
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