Chapitre 28
Le commandant Cavalier fut introduit auprès d’un principal et d’un divisionnaire.
Ils avaient l’air tendu mais firent ceux qui voulaient jouer franc-jeu. Lui révélant que le couple Berthon s’était décidé à se mettre sous leur protection après avoir entendu à la radio l’annonce du massacre des Lilas. Ils avaient débarqué vers dix-neuf heures trente. Affolés.
On le serait à moins, se dit Pierre Cavalier.
Bref, Alain Berthon était convaincu que Bangros avait décidé d’éliminer leur groupe. Mais il ne comprenait pas pourquoi. De ne pas être d’accord avec leurs projets terroristes n’était pas suffisant pour décider de les éliminer un à un.
– C’est évident, pourtant, intervint le divisionnaire. Ils en savaient trop. Ils représentaient une menace.
Alain Berthon leur avait dit tout ce qu’il savait sur le « Groupe de la Foi » et leur avait donné l’adresse de Roger Bangros porte de Bagnolet et fait une description de ses deux lieutenants, Mourad Boulaoua et Mohammed Bouchad.
Pierre Cavalier sourit intérieurement de leur cinéma.
Toutes ces informations qu’ils prétendaient tenir de Berthon, leur informateur Jérôme Cassard avait déjà dû les leur communiquer.
Cavalier s’abstint toutefois de le mentionner.
Le principal poursuivit en racontant qu’ils étaient intervenus peu après vingt-deux heures pour tenter d’interpeller Roger Bangros à son domicile.
Pourtant, se dit Cavalier, c’était la meilleure façon de le louper et de l’alerter. Bizarre pour de si grands professionnels.
Le divisionnaire prit ensuite la parole pour sous-entendre qu’il ne voyait pas d’inconvénient à relâcher la femme de Roger Bangros puisqu’elle était un informateur du commandant Cavalier, mais que, quand même, il fallait que les RG admettent que cette affaire était du ressort de la DST et qu’ils pourraient peut-être communiquer les informations en leur possession concernant le « Groupe de la Foi ».
Pierre Cavalier fit semblant d’hésiter. En fait, il était ravi.
– Écoutez, c’est entendu. Mais, de mémoire, je ne me souviens que d’une de leur planques, rue du Poteau. Dès demain, je vous communiquerai les autres lieux où ils seraient susceptibles de se réfugier.
– Pourquoi pas maintenant ? demanda le principal d’un ton mielleux.
– Je suis désolé, mais le dossier se trouve dans le coffre de mon directeur, répondit Cavalier d’un ton plein de bonne volonté.
Ils se séparèrent amis-amis et Pierre Cavalier put repartir en compagnie de Janine Bangros.
En se frottant les mains de satisfaction.
© Alain Pecunia, 2009.
Tous droits réservés.
dimanche 28 juin 2009
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