Chapitre 16
Isabelle Cavalier avait fait raccompagner l’ex-femme de Cassard chez elle.
Elle n’était pas en état de témoigner et s’inquiétait d’avoir laissé ses deux enfants seuls.
Le capitaine Cavalier demanda à un agent d’introduire M. Collin dans son bureau.
Elle avait hâte de l’entendre en tant qu’ami de la victime.
Quand elle lui avait demandé de les accompagner jusqu’au quai des Orfèvres, il avait commencé par protester.
– Mais je n’ai rien à voir avec tout ça !
Lorsqu’elle était arrivée sur les lieux peu après vingt et une heures, elle l’avait trouvé décomposé et balbutiant. À présent il se montrait véhément. Mais c’était un homme qui avait peur.
– Il faut que je rentre chez moi ! Ma femme va s’inquiéter.
Isabelle Cavalier lui avait permis d’appeler son domicile.
Elle l’entendit dire que Jérôme était mort et qu’on lui demandait de témoigner. Peut-être ne disait-il pas qu’il avait été sauvagement égorgé pour ne pas l’inquiéter inutilement.
Il demanda également des nouvelles des petits. Étaient-ils rentrés ? Non. Cela sembla l’inquiéter.
– Vous avez de jeunes enfants ? lui avait-elle demandé après qu’il eut mis fin à la communication.
Une façon comme une autre d’entamer le dialogue et de le mettre en confiance.
– Oui et non, avait-il répondu.
Isabelle Cavalier s’était étonnée de la réponse. Elle traduisit que ce devaient être de jeunes ados frôlant l’âge d’homme.
Au domicile de Cassard, elle avait trouvé les mêmes brochures et tracts que chez les deux autres victimes.
Elle les avait étalés en éventail sur son bureau avec un exemplaire de chaque tract et avait posé dessus la photo trouvée dans l’appartement de Bertov.
Elle la prit en main tandis qu’elle faisait un signe de tête à Collin pour l’inviter à s’asseoir.
Isabelle Cavalier barra mentalement Jérôme Cassard. Il ne restait que le deuxième en partant de la droite. Le petit brun aux yeux rieurs qui lui faisait penser à Laurel.
Elle avait justement son alter ego, Hardy, devant elle.
« Nilloc », anagramme de Collin, se dit-elle tout en lui souriant malgré elle car l’individu lui avait été immédiatement antipathique.
Il lui rappelait trop son propre père.
Il émanait de lui quelque chose de malsain.
– Monsieur Collin…, commença-t-elle tout en continuant de sourire, cette fois sciemment, …ou monsieur Nilloc, n’est-ce pas ?
Gérard Collin se dandina sur son siège. Il eut un rictus d’acquiescement mais se tut.
– Belle littérature, enchaîna le capitaine Cavalier. Mais, rassurez-vous, ce n’est pas là mon propos.
Elle lui tendit la photo.
– Prenez-la, insista-t-elle devant sa réticence à la prendre, et dites-moi qui est la deuxième personne en partant de la droite.
Il haussa les épaules sans répondre.
Isabelle Cavalier soupira. La journée avait été foutue à cause de sa belle-mère et elle n’était pas d’humeur à perdre son temps à jouer au chat et à la souris.
– Monsieur Collin, j’ai de bonnes raisons pour penser que cette personne est en danger de mort puisque les trois autres qui figurent à ses côtés ont été assassinées. La première le 11 novembre, la deuxième le soir du réveillon et la troisième tout à l’heure. On peut même en déduire qu’il y a une sorte d’accélération dans la cadence des meurtres, vous ne croyez pas ? Et vous-même êtes peut-être sur la liste…
Gérard Collin lui rendit la photo en soupirant.
– Vous vous décidez à me donner son nom ou vous préférezqu’on la retrouve morte ?
Elle vit son double menton tressaillir.
Ce type lui donnait le sentiment de se trouver devant une motte de saindoux.
– C’est Alain Berthon, balbutia-t-il à contrecœur. Un ami…
– Où habite-t-il ?
– Rue Blanche.
Le capitaine Cavalier griffonna l’adresse et appela un de ses collègues.
– Allez au plus vite chez Alain Berthon à cette adresse, une équipe, et faites vite ! ordonna-t-elle en se reprochant d’avoir traîné à interroger Collin.
Isabelle Cavalier avait fait raccompagner l’ex-femme de Cassard chez elle.
Elle n’était pas en état de témoigner et s’inquiétait d’avoir laissé ses deux enfants seuls.
Le capitaine Cavalier demanda à un agent d’introduire M. Collin dans son bureau.
Elle avait hâte de l’entendre en tant qu’ami de la victime.
Quand elle lui avait demandé de les accompagner jusqu’au quai des Orfèvres, il avait commencé par protester.
– Mais je n’ai rien à voir avec tout ça !
Lorsqu’elle était arrivée sur les lieux peu après vingt et une heures, elle l’avait trouvé décomposé et balbutiant. À présent il se montrait véhément. Mais c’était un homme qui avait peur.
– Il faut que je rentre chez moi ! Ma femme va s’inquiéter.
Isabelle Cavalier lui avait permis d’appeler son domicile.
Elle l’entendit dire que Jérôme était mort et qu’on lui demandait de témoigner. Peut-être ne disait-il pas qu’il avait été sauvagement égorgé pour ne pas l’inquiéter inutilement.
Il demanda également des nouvelles des petits. Étaient-ils rentrés ? Non. Cela sembla l’inquiéter.
– Vous avez de jeunes enfants ? lui avait-elle demandé après qu’il eut mis fin à la communication.
Une façon comme une autre d’entamer le dialogue et de le mettre en confiance.
– Oui et non, avait-il répondu.
Isabelle Cavalier s’était étonnée de la réponse. Elle traduisit que ce devaient être de jeunes ados frôlant l’âge d’homme.
Au domicile de Cassard, elle avait trouvé les mêmes brochures et tracts que chez les deux autres victimes.
Elle les avait étalés en éventail sur son bureau avec un exemplaire de chaque tract et avait posé dessus la photo trouvée dans l’appartement de Bertov.
Elle la prit en main tandis qu’elle faisait un signe de tête à Collin pour l’inviter à s’asseoir.
Isabelle Cavalier barra mentalement Jérôme Cassard. Il ne restait que le deuxième en partant de la droite. Le petit brun aux yeux rieurs qui lui faisait penser à Laurel.
Elle avait justement son alter ego, Hardy, devant elle.
« Nilloc », anagramme de Collin, se dit-elle tout en lui souriant malgré elle car l’individu lui avait été immédiatement antipathique.
Il lui rappelait trop son propre père.
Il émanait de lui quelque chose de malsain.
– Monsieur Collin…, commença-t-elle tout en continuant de sourire, cette fois sciemment, …ou monsieur Nilloc, n’est-ce pas ?
Gérard Collin se dandina sur son siège. Il eut un rictus d’acquiescement mais se tut.
– Belle littérature, enchaîna le capitaine Cavalier. Mais, rassurez-vous, ce n’est pas là mon propos.
Elle lui tendit la photo.
– Prenez-la, insista-t-elle devant sa réticence à la prendre, et dites-moi qui est la deuxième personne en partant de la droite.
Il haussa les épaules sans répondre.
Isabelle Cavalier soupira. La journée avait été foutue à cause de sa belle-mère et elle n’était pas d’humeur à perdre son temps à jouer au chat et à la souris.
– Monsieur Collin, j’ai de bonnes raisons pour penser que cette personne est en danger de mort puisque les trois autres qui figurent à ses côtés ont été assassinées. La première le 11 novembre, la deuxième le soir du réveillon et la troisième tout à l’heure. On peut même en déduire qu’il y a une sorte d’accélération dans la cadence des meurtres, vous ne croyez pas ? Et vous-même êtes peut-être sur la liste…
Gérard Collin lui rendit la photo en soupirant.
– Vous vous décidez à me donner son nom ou vous préférezqu’on la retrouve morte ?
Elle vit son double menton tressaillir.
Ce type lui donnait le sentiment de se trouver devant une motte de saindoux.
– C’est Alain Berthon, balbutia-t-il à contrecœur. Un ami…
– Où habite-t-il ?
– Rue Blanche.
Le capitaine Cavalier griffonna l’adresse et appela un de ses collègues.
– Allez au plus vite chez Alain Berthon à cette adresse, une équipe, et faites vite ! ordonna-t-elle en se reprochant d’avoir traîné à interroger Collin.
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