Chapitre 9
Isabelle Cavalier quitta l’appartement la dernière avec le lieutenant.
L’agent en tenue envoyé par le commissariat pour monter la faction devant l’appartement venait d’arriver et elle lui donna les consignes d’usage.
Dans le hall, ils découvrirent les autres policiers de la BAC qui les avaient précédés en grande conversation avec deux jeunes femmes.
– C’est pas le moment de draguer ! leur jeta le lieutenant.
La conversation prit fin immédiatement.
Les deux jeunes femmes baissèrent les yeux comme prises en faute.
– C’est pas ce que tu crois, dit un de ses hommes à voix basse. Ce sont des témoins.
Le capitaine Cavalier n’en croyait pas ses oreilles. La chance venait-elle au-devant d’elle ?
– Elles ont vu quelque chose ?
– Non, répondit le même policier avec une moue de déception, mais elles devaient dîner avec la victime et un de ses amis.
Le capitaine Cavalier hocha la tête. C’était toujours ça.
– Elles sont là depuis longtemps ? demanda-t-elle au policier tout en détaillant les deux jeunes femmes qui lui parurent un peu nunuches.
– Elles sont arrivées un peu avant vingt heures et elles sont restées là à attendre sans se décider si elles devaient témoigner ou non. Elles sont parties prendre une boisson au café sur la place et elles sont revenues il y a un peu plus d’une demi-heure. On les a trouvées devant la porte et on leur a demandé ce qu’elles voulaient.
Les deux jeunes femmes hochèrent la tête de concert comme pour acquiescer au bref récit du policier.
– Vous connaissiez la victime depuis longtemps ?
– Non, depuis ce matin seulement, répondit la moins timide. Mais nous sommes du quartier et nous avions déjà croisé M. Bertov. Nous savions que c’était quelqu’un de très bien. Libraire, vous pensez !
Non, Isabelle Cavalier ne pensait rien du tout et les gens « très bien » ne lui avaient jamais guère inspiré confiance.
– Et son ami qui devait dîner avec vous, vous le connaissez ?
– Ah non, pas du tout !
– M. Bertov ne vous a pas dit son nom… ou son prénom ?
Les deux jeunes femmes eurent une mimique d’ignorance et échangèrent un regard interrogateur.
– Tu te souviens, toi ? dit l’une à l’autre.
Isabelle Cavalier était contrariée.
– Essayez de faire un effort, c’est important…
Les deux jeunes femmes se consultèrent à nouveau du regard.
– Peut-être Jérôme, se lança la plus timide des deux, mais je ne suis pas sûre.
– Si, c’est ça ! J’en suis sûre maintenant que tu l’as dit. Jérôme, madame, c’est Jérôme, j’en suis sûre et certaine ! dit l’autre fièrement.
© Alain Pecunia, 2009.
Tous droits réservés.
Isabelle Cavalier quitta l’appartement la dernière avec le lieutenant.
L’agent en tenue envoyé par le commissariat pour monter la faction devant l’appartement venait d’arriver et elle lui donna les consignes d’usage.
Dans le hall, ils découvrirent les autres policiers de la BAC qui les avaient précédés en grande conversation avec deux jeunes femmes.
– C’est pas le moment de draguer ! leur jeta le lieutenant.
La conversation prit fin immédiatement.
Les deux jeunes femmes baissèrent les yeux comme prises en faute.
– C’est pas ce que tu crois, dit un de ses hommes à voix basse. Ce sont des témoins.
Le capitaine Cavalier n’en croyait pas ses oreilles. La chance venait-elle au-devant d’elle ?
– Elles ont vu quelque chose ?
– Non, répondit le même policier avec une moue de déception, mais elles devaient dîner avec la victime et un de ses amis.
Le capitaine Cavalier hocha la tête. C’était toujours ça.
– Elles sont là depuis longtemps ? demanda-t-elle au policier tout en détaillant les deux jeunes femmes qui lui parurent un peu nunuches.
– Elles sont arrivées un peu avant vingt heures et elles sont restées là à attendre sans se décider si elles devaient témoigner ou non. Elles sont parties prendre une boisson au café sur la place et elles sont revenues il y a un peu plus d’une demi-heure. On les a trouvées devant la porte et on leur a demandé ce qu’elles voulaient.
Les deux jeunes femmes hochèrent la tête de concert comme pour acquiescer au bref récit du policier.
– Vous connaissiez la victime depuis longtemps ?
– Non, depuis ce matin seulement, répondit la moins timide. Mais nous sommes du quartier et nous avions déjà croisé M. Bertov. Nous savions que c’était quelqu’un de très bien. Libraire, vous pensez !
Non, Isabelle Cavalier ne pensait rien du tout et les gens « très bien » ne lui avaient jamais guère inspiré confiance.
– Et son ami qui devait dîner avec vous, vous le connaissez ?
– Ah non, pas du tout !
– M. Bertov ne vous a pas dit son nom… ou son prénom ?
Les deux jeunes femmes eurent une mimique d’ignorance et échangèrent un regard interrogateur.
– Tu te souviens, toi ? dit l’une à l’autre.
Isabelle Cavalier était contrariée.
– Essayez de faire un effort, c’est important…
Les deux jeunes femmes se consultèrent à nouveau du regard.
– Peut-être Jérôme, se lança la plus timide des deux, mais je ne suis pas sûre.
– Si, c’est ça ! J’en suis sûre maintenant que tu l’as dit. Jérôme, madame, c’est Jérôme, j’en suis sûre et certaine ! dit l’autre fièrement.
© Alain Pecunia, 2009.
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