Chapitre 21
Le commandant Pierre Cavalier arriva ce matin-là en retard rue des Saussaies, le siège de la Direction centrale des Renseignements généraux.
Le directeur lui demanda ce qu’il faisait. Ça faisait plus d’une heure qu’il l’attendait pour l’entretenir d’un « gros souci ».
– Un problème, monsieur le directeur, s’excusa le commandant.
– Rien de grave, j’espère ?
– Non. Juste une broutille d’ordre familial. La petite avait de la fièvre.
Pierre Cavalier n’aimait pas user du mensonge outre mesure. Mais il ne se voyait pas avouer au directeur qu’Isabelle avait exigé qu’il l’aide à ranger la vaisselle de la veille et passât l’aspirateur avant de partir. Avec ce ton si particulier qu’elle usait parfois, lorsqu’elle était fortement contrariée ou sous le coup de mouvements hormonaux, pour faire comprendre qu’il n’y avait pas de dérobade possible.
– Tant mieux ! Mais vous devez déjà être au courant par votre femme, puisqu’elle est chargée de l’enquête, de ces deux horribles crimes de Noël et de la personnalité des victimes. Donc, je ne vous expliquerai pas…
Le commandant Cavalier eut quand même souhaité une plus ample information de la part du directeur.
Les deux crimes, Isa lui en avait parlé. Mais pas du reste. Qui semblait aller avec.
Le commandant prit un air entendu.
Oui, bien sûr, il était au courant. Comment ne pouvait-il pas l’être ?
– Mais je tenais à vous dire qu’en « haut lieu », on souhaiterait que cette affaire soit traitée discrètement, si vous voyez ce que je veux dire… Ça relève donc de votre compétence et c’est tout à fait dans les cordes du « Service ». Ils ont été très précis, « de la discrétion et du doigté ». Vous ne le savez pas encore, mais nos analystes sont formels, ça sent le Mossad…
Le commandant Cavalier s’étonna.
– Mais que viendraient faire les services israéliens dans cette affaire ?
– Mais voyons, mon cher Cavalier, la personnalité des victimes. Leur appartenance à l’ultra-gauche négationniste… Vous n’avez pas tiré la même conclusion que les analystes ? Pourtant, ça semble évident au vu des éléments que votre épouse a réunis hier soir…
Pierre Cavalier se surprit à maudire sa chère et tendre épouse.
– En tout cas, poursuivait le directeur, je n’ai pas à dire ce que le « Service » a à faire, puisque vous en êtes le nouveau patron*, mais je crois pouvoir vous dire qu’on attend beaucoup de vous en « haut-lieu »…, conclut le directeur en levant les yeux au plafond.
Pierre Cavalier se retint de sourire de la mimique du directeur et fut soulagé que ce dernier lui remette un double du dossier à la fin de l’entretien.
Il allait peut-être pouvoir sortir du brouillard dans lequel il nageait et comprendre de quoi il retournait.
Le commandant Pierre Cavalier arriva ce matin-là en retard rue des Saussaies, le siège de la Direction centrale des Renseignements généraux.
Le directeur lui demanda ce qu’il faisait. Ça faisait plus d’une heure qu’il l’attendait pour l’entretenir d’un « gros souci ».
– Un problème, monsieur le directeur, s’excusa le commandant.
– Rien de grave, j’espère ?
– Non. Juste une broutille d’ordre familial. La petite avait de la fièvre.
Pierre Cavalier n’aimait pas user du mensonge outre mesure. Mais il ne se voyait pas avouer au directeur qu’Isabelle avait exigé qu’il l’aide à ranger la vaisselle de la veille et passât l’aspirateur avant de partir. Avec ce ton si particulier qu’elle usait parfois, lorsqu’elle était fortement contrariée ou sous le coup de mouvements hormonaux, pour faire comprendre qu’il n’y avait pas de dérobade possible.
– Tant mieux ! Mais vous devez déjà être au courant par votre femme, puisqu’elle est chargée de l’enquête, de ces deux horribles crimes de Noël et de la personnalité des victimes. Donc, je ne vous expliquerai pas…
Le commandant Cavalier eut quand même souhaité une plus ample information de la part du directeur.
Les deux crimes, Isa lui en avait parlé. Mais pas du reste. Qui semblait aller avec.
Le commandant prit un air entendu.
Oui, bien sûr, il était au courant. Comment ne pouvait-il pas l’être ?
– Mais je tenais à vous dire qu’en « haut lieu », on souhaiterait que cette affaire soit traitée discrètement, si vous voyez ce que je veux dire… Ça relève donc de votre compétence et c’est tout à fait dans les cordes du « Service ». Ils ont été très précis, « de la discrétion et du doigté ». Vous ne le savez pas encore, mais nos analystes sont formels, ça sent le Mossad…
Le commandant Cavalier s’étonna.
– Mais que viendraient faire les services israéliens dans cette affaire ?
– Mais voyons, mon cher Cavalier, la personnalité des victimes. Leur appartenance à l’ultra-gauche négationniste… Vous n’avez pas tiré la même conclusion que les analystes ? Pourtant, ça semble évident au vu des éléments que votre épouse a réunis hier soir…
Pierre Cavalier se surprit à maudire sa chère et tendre épouse.
– En tout cas, poursuivait le directeur, je n’ai pas à dire ce que le « Service » a à faire, puisque vous en êtes le nouveau patron*, mais je crois pouvoir vous dire qu’on attend beaucoup de vous en « haut-lieu »…, conclut le directeur en levant les yeux au plafond.
Pierre Cavalier se retint de sourire de la mimique du directeur et fut soulagé que ce dernier lui remette un double du dossier à la fin de l’entretien.
Il allait peut-être pouvoir sortir du brouillard dans lequel il nageait et comprendre de quoi il retournait.
* Voir Corses toujours.
© Alain Pecunia, 2009.
Tous droits réservés.
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