Chapitre 10 (suite et fin)
Isabelle Cavalier se mura dans un mutisme boudeur jusqu’à la porte du studio de Jean Fernandi.
« Au moins, Phil ne sera pas là ! Il a cours », dit-elle en appuyant sur la sonnette.
Phil n’était pas là, mais Euh-Euh se trouvait dans le studio avec l’indic.
Un Euh-Euh qui lui battit froid. Elle n’eut droit qu’à un « euh… » tout de réserve en guise de bonjour de sa part.
« Bah ! au moins, il n’est pas gênant, lui », se dit-elle résignée.
En s’approchant de la table, elle fit mine d’ignorer la présence du bocal au milieu de celle-ci.
D’un commun accord, ils étaient convenus que le lieutenant poserait les questions. Isabelle Cavalier éprouvait trop de répulsion envers ce bonhomme pour s’adresser directement à lui. Elle ressentait un malaise dès qu’elle était en présence de Fernandi. Surtout quand il parlait de son étrange voix.
– Alors, demanda Lenoir à l’indic, que pouvez-vous nous dire sur cette histoire de tournante ?
Jean Fernandi sembla gêné. Il regarda Euh-Euh comme si celui-ci avait pu lui être d’un quelconque secours.
– Ben, au début, ça allait… mais maintenant nous avons un problème de communication… Pas grave, s’empressa-t-il d’ajouter, mais un problème quand même…
– Euh-euh…
Isabelle Cavalier, qui était restée debout et se tenait en retrait appuyée contre le mur, fronça les sourcils à ces mots. « Ça ne va pas recommencer ! » se dit-elle effarée.
– C’est-à-dire ? demanda le jeune lieutenant sans se démonter.
– Ben… on ne communique plus avec Titi, fit l’indic en désignant le bocal.
Le capitaine eut la satisfaction de remarquer un haut-le-corps imperceptible du lieutenant.
– Ah ! parce que c’est le poisson… là… qui vous informe ?
– Ben oui, mais il veut pas dire les noms. Il m’a mis sur la piste, mais il donne pas les noms.
– Euh-euh…
– Justement, poursuivit l’indic, Phil est venu hier avec Patrice pour essayer de débloquer la situation… Il pensait qu’ils pourraient communiquer ensemble parce qu’ils ont des similitudes de langage, vous comprenez ?
– Euh-euh…
Le lieutenant jeta un regard de désarroi vers le capitaine. Qui lui retourna une mimique ironique d’encouragement.
– Mais la tournante ? s’énerva Lenoir.
– Ben ça, c’est une rumeur…
– Une rumeur ?
– Oui. Mais je n’en sais pas plus puisque Titi est en panne.
– Euh-euh…
– En panne ?
– Euh-euh…
Un long silence s’ensuivit. De méditation pour l’indic et Euh-Euh. De consternation pour les deux policiers.
Qui décidèrent avoir perdu assez de temps comme ça.
© Alain Pecunia, 2009.
Tous droits réservés.
Isabelle Cavalier se mura dans un mutisme boudeur jusqu’à la porte du studio de Jean Fernandi.
« Au moins, Phil ne sera pas là ! Il a cours », dit-elle en appuyant sur la sonnette.
Phil n’était pas là, mais Euh-Euh se trouvait dans le studio avec l’indic.
Un Euh-Euh qui lui battit froid. Elle n’eut droit qu’à un « euh… » tout de réserve en guise de bonjour de sa part.
« Bah ! au moins, il n’est pas gênant, lui », se dit-elle résignée.
En s’approchant de la table, elle fit mine d’ignorer la présence du bocal au milieu de celle-ci.
D’un commun accord, ils étaient convenus que le lieutenant poserait les questions. Isabelle Cavalier éprouvait trop de répulsion envers ce bonhomme pour s’adresser directement à lui. Elle ressentait un malaise dès qu’elle était en présence de Fernandi. Surtout quand il parlait de son étrange voix.
– Alors, demanda Lenoir à l’indic, que pouvez-vous nous dire sur cette histoire de tournante ?
Jean Fernandi sembla gêné. Il regarda Euh-Euh comme si celui-ci avait pu lui être d’un quelconque secours.
– Ben, au début, ça allait… mais maintenant nous avons un problème de communication… Pas grave, s’empressa-t-il d’ajouter, mais un problème quand même…
– Euh-euh…
Isabelle Cavalier, qui était restée debout et se tenait en retrait appuyée contre le mur, fronça les sourcils à ces mots. « Ça ne va pas recommencer ! » se dit-elle effarée.
– C’est-à-dire ? demanda le jeune lieutenant sans se démonter.
– Ben… on ne communique plus avec Titi, fit l’indic en désignant le bocal.
Le capitaine eut la satisfaction de remarquer un haut-le-corps imperceptible du lieutenant.
– Ah ! parce que c’est le poisson… là… qui vous informe ?
– Ben oui, mais il veut pas dire les noms. Il m’a mis sur la piste, mais il donne pas les noms.
– Euh-euh…
– Justement, poursuivit l’indic, Phil est venu hier avec Patrice pour essayer de débloquer la situation… Il pensait qu’ils pourraient communiquer ensemble parce qu’ils ont des similitudes de langage, vous comprenez ?
– Euh-euh…
Le lieutenant jeta un regard de désarroi vers le capitaine. Qui lui retourna une mimique ironique d’encouragement.
– Mais la tournante ? s’énerva Lenoir.
– Ben ça, c’est une rumeur…
– Une rumeur ?
– Oui. Mais je n’en sais pas plus puisque Titi est en panne.
– Euh-euh…
– En panne ?
– Euh-euh…
Un long silence s’ensuivit. De méditation pour l’indic et Euh-Euh. De consternation pour les deux policiers.
Qui décidèrent avoir perdu assez de temps comme ça.
© Alain Pecunia, 2009.
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