Chapitre 6 (suite 3 et fin)
La respiration d’Isabelle parut moins oppressée à Pierre. Elle était devenue régulière.
Sa main chercha celle d’Isabelle.
– Tu ne l’as pas tué, tu l’as juste laissé mourir… Ce n’est pas pareil… C’est juste de la non-assistance et il y a prescription.
– Il faut toujours que tu dises des conneries, lui dit-elle. Moi, ce que je veux juste savoir, c’est ce que nous allons devenir toi et moi… si tu peux accepter de vivre en partageant avec moi un tel secret… en sachant qui je suis réellement…
– Du passé je fais table rase, mon amour… Moi, j’ai fait pareil il n’y a pas longtemps*, mais je n’ai pas été jusqu’au bout… Je n’avais pas souffert autant que toi et je n’ai pas votre courage, capitaine Isabelle Cavalier… Tu sais, si je devais enquêter sur ce type d’affaire, eh bien, je ferais tout pour aider la môme ou le môme. De toute façon, je ne sais déjà plus ce que tu m’as dit. La seule chose qui m’importe – et que j’ai retenue – c’est d’être ton premier et seul mec. Et puis Philippine a besoin de nous deux. Mais tu sais bien que je ne sais que dire des conneries dans ces cas-là car je n’arrive même pas à te dire merci…
Isabelle pleura longtemps en silence après avoir pris la main de son mari. Même après que Pierre se fut endormi. Pensant longuement à sa grand-mère maternelle qui l’avait recueillie après la mort de son père et qui ne lui posa jamais aucune question. Et qu’un « meurtre par omission » l’avait conduite au métier de flic pour traquer les salauds. Mais, contrairement à Pierre qui avait travaillé huit années aux mœurs, elle, elle n’avait pas pu.
Peut-être à cause de cette vieille culpabilité enfouie qu’elle avait crue disparue à jamais. De toutes ces années pendant lesquelles elle s’était désaimée, où elle avait vécu secrètement dans la honte d’elle-même, avec le sentiment d’être une pestiférée, d’être marquée du sceau de « salope »…
La respiration d’Isabelle parut moins oppressée à Pierre. Elle était devenue régulière.
Sa main chercha celle d’Isabelle.
– Tu ne l’as pas tué, tu l’as juste laissé mourir… Ce n’est pas pareil… C’est juste de la non-assistance et il y a prescription.
– Il faut toujours que tu dises des conneries, lui dit-elle. Moi, ce que je veux juste savoir, c’est ce que nous allons devenir toi et moi… si tu peux accepter de vivre en partageant avec moi un tel secret… en sachant qui je suis réellement…
– Du passé je fais table rase, mon amour… Moi, j’ai fait pareil il n’y a pas longtemps*, mais je n’ai pas été jusqu’au bout… Je n’avais pas souffert autant que toi et je n’ai pas votre courage, capitaine Isabelle Cavalier… Tu sais, si je devais enquêter sur ce type d’affaire, eh bien, je ferais tout pour aider la môme ou le môme. De toute façon, je ne sais déjà plus ce que tu m’as dit. La seule chose qui m’importe – et que j’ai retenue – c’est d’être ton premier et seul mec. Et puis Philippine a besoin de nous deux. Mais tu sais bien que je ne sais que dire des conneries dans ces cas-là car je n’arrive même pas à te dire merci…
Isabelle pleura longtemps en silence après avoir pris la main de son mari. Même après que Pierre se fut endormi. Pensant longuement à sa grand-mère maternelle qui l’avait recueillie après la mort de son père et qui ne lui posa jamais aucune question. Et qu’un « meurtre par omission » l’avait conduite au métier de flic pour traquer les salauds. Mais, contrairement à Pierre qui avait travaillé huit années aux mœurs, elle, elle n’avait pas pu.
Peut-être à cause de cette vieille culpabilité enfouie qu’elle avait crue disparue à jamais. De toutes ces années pendant lesquelles elle s’était désaimée, où elle avait vécu secrètement dans la honte d’elle-même, avec le sentiment d’être une pestiférée, d’être marquée du sceau de « salope »…
* Voir Un vague arrière-goût.
© Alain Pecunia, 2009.
Tous droits réservés.
© Alain Pecunia, 2009.
Tous droits réservés.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire