Chapitre 12
– J’ai cru un moment que tu allais livrer l’ancien nom de l’indic à ta nouvelle copine ! dit Gilbert Lenoir, encore vexé, alors qu’ils atteignaient le boulevard de Grenelle et attendaient un taxi pour rejoindre le Quai des Orfèvres.
Le capitaine Cavalier le fusilla du regard.
– À mon avis, poursuivit-il, elle sait quelque chose. Mais c’est quand même un drôle de deal.
– T’occupes ! lui répondit sèchement Isabelle Cavalier. Et, en attendant, motus et bouche cousue avec ce con de Derosier et Antoine ton patron…
– Mais on va leur dire quoi ? s’inquiéta le lieutenant.
Elle le toisa avec un petit sourire mi-malicieux, mi-narquois.
– On va leur dire ce que tout supérieur aime entendre, lieutenant ! Que tout baigne, que l’enquête avance grâce à leur indic vraiment extra, etc., compris ?
– Et tu ne vas pas leur parler du toubib ?
– Pourquoi ? C’est pas un indic, elle !
– T’es quand même gonflée parfois, fit-il sur un ton où se mêlait à la fois beaucoup d’admiration et un zeste de crainte pour l’avenir.
Mais Derosier se montra fort satisfait de leur travail.
– Je ne pensais pas que ça irait si vite… Faut que je prévienne ceux de la rue Nélaton*, pour leur montrer qu’on sait bosser !
– C’est peut-être prématuré, monsieur.
– Mais non, Cavalier, et la chance sourit aux audacieux – et vous, vous êtes une audacieuse… Si, si. Je sais ce que je dis. Je m’y connais !
– Permettez-moi quand même d’insister. Nous avons avancé, mais nous n’en sommes qu’au début. À la DST, vous savez comment ils sont, monsieur. Ils vont nous mettre une pression pas possible… Ils sont même capables de faire foirer l’enquête ou de nous doubler au poteau…
Le commissaire principal Derosier resta songeur un moment.
– Dites donc, Cavalier, vous avez l’air de les connaître autant que moi… Mais vous avez raison, ces enfoirés sont capables de nous baiser ! Et puis, cette histoire de nous « prêter » un indic, c’est pas leur genre et donc pas clair… Donc, hein ? motus et bouche cousue… Continuez comme ça. Je suis très content de vous, Cavalier… et de vous aussi, mon petit Lenoir, conclut-il avant de congédier le capitaine et le lieutenant qui allèrent s’enfermer dans le bureau de Cavalier.
Pour faire le point et d’abord s’offrir une bonne crise de fou rire.
Mais Lenoir fit grise mine quand Cavalier lui demanda de surveiller en personne l’indic et il se vexa carrément quand elle ajouta, mi-figue, mi-raisin :
– Surtout, ne t’endors pas comme le jour où j’ai fait ta connaissance** !
– Pourquoi me rappelles-tu ça maintenant ? demanda-t-il en rougissant.
– Je ne sais pas. Je viens juste de me souvenir de ce que tu m’as dit ce matin sur l’état de ma peau après dix ans au trou…
– J’ai cru un moment que tu allais livrer l’ancien nom de l’indic à ta nouvelle copine ! dit Gilbert Lenoir, encore vexé, alors qu’ils atteignaient le boulevard de Grenelle et attendaient un taxi pour rejoindre le Quai des Orfèvres.
Le capitaine Cavalier le fusilla du regard.
– À mon avis, poursuivit-il, elle sait quelque chose. Mais c’est quand même un drôle de deal.
– T’occupes ! lui répondit sèchement Isabelle Cavalier. Et, en attendant, motus et bouche cousue avec ce con de Derosier et Antoine ton patron…
– Mais on va leur dire quoi ? s’inquiéta le lieutenant.
Elle le toisa avec un petit sourire mi-malicieux, mi-narquois.
– On va leur dire ce que tout supérieur aime entendre, lieutenant ! Que tout baigne, que l’enquête avance grâce à leur indic vraiment extra, etc., compris ?
– Et tu ne vas pas leur parler du toubib ?
– Pourquoi ? C’est pas un indic, elle !
– T’es quand même gonflée parfois, fit-il sur un ton où se mêlait à la fois beaucoup d’admiration et un zeste de crainte pour l’avenir.
Mais Derosier se montra fort satisfait de leur travail.
– Je ne pensais pas que ça irait si vite… Faut que je prévienne ceux de la rue Nélaton*, pour leur montrer qu’on sait bosser !
– C’est peut-être prématuré, monsieur.
– Mais non, Cavalier, et la chance sourit aux audacieux – et vous, vous êtes une audacieuse… Si, si. Je sais ce que je dis. Je m’y connais !
– Permettez-moi quand même d’insister. Nous avons avancé, mais nous n’en sommes qu’au début. À la DST, vous savez comment ils sont, monsieur. Ils vont nous mettre une pression pas possible… Ils sont même capables de faire foirer l’enquête ou de nous doubler au poteau…
Le commissaire principal Derosier resta songeur un moment.
– Dites donc, Cavalier, vous avez l’air de les connaître autant que moi… Mais vous avez raison, ces enfoirés sont capables de nous baiser ! Et puis, cette histoire de nous « prêter » un indic, c’est pas leur genre et donc pas clair… Donc, hein ? motus et bouche cousue… Continuez comme ça. Je suis très content de vous, Cavalier… et de vous aussi, mon petit Lenoir, conclut-il avant de congédier le capitaine et le lieutenant qui allèrent s’enfermer dans le bureau de Cavalier.
Pour faire le point et d’abord s’offrir une bonne crise de fou rire.
Mais Lenoir fit grise mine quand Cavalier lui demanda de surveiller en personne l’indic et il se vexa carrément quand elle ajouta, mi-figue, mi-raisin :
– Surtout, ne t’endors pas comme le jour où j’ai fait ta connaissance** !
– Pourquoi me rappelles-tu ça maintenant ? demanda-t-il en rougissant.
– Je ne sais pas. Je viens juste de me souvenir de ce que tu m’as dit ce matin sur l’état de ma peau après dix ans au trou…
* L’adresse officielle du siège de la DST est le 7, rue Nélaton, rue perpendiculaire au boulevard de Grenelle (Paris XVe). Mais une de ses façades et entrées donne sur le boulevard de Grenelle. Le siège de la DST occupe l’emplacement de l’ancien Vélodrome d’Hiver (le fameux Vel’ d’Hiv’ à plus d’un titre, festif et sportif pour les uns et irrémédiablement tragique pour les autres…). Ceci avant le regroupement postérieur des RG et de la DST, dit-on.
** Voir Euh-Euh !
© Alain Pecunia, 2009.
© Alain Pecunia, 2009.
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