Chapitre 2 (suite 2 et fin)
C’est le genre de question qu’affectionne particulièrement le policier.
– D’abord, votre passeport, répond-il en tendant le bras, comme gage de votre bonne foi. Ensuite, que nous bavardions, simplement, comme des amis que nous allons devenir, ajoute-t-il avec un sourire mi-doux, mi-féroce tout en dodelinant de la tête.
Alexandre Caillard sort son passeport de la poche intérieure de sa veste.
– Mais je n’ai rien à vous dire, dit-il en le tendant maladroitement au policier. Je ne sais rien.
– Je sais, dit le commissaire d’un ton compréhensif. On croit ne rien savoir, mais on en sait toujours plus qu’on ne le croit. Et ce que vous savez nous intéresse beaucoup.
– C’est la première fois que je viens en Espagne, dit Alexandre Caillard.
– Ça, nous le savons. Mais, voyez-vous, monsieur Caillard, nous voudrions que les choses se passent vraiment bien entre nous. Il y a un train vers treize heures pour la France, pour Paris. Il peut partir sans vous ou avec vous, dit le policier en détachant ses mots. Bavardons un peu et je vous raccompagnerai jusqu’à la frontière que vous passerez discrètement... Mais je garderai votre passeport, comme gage.
Alexandre Caillard réalise seulement à ce moment-là qu’il s’exprime en un très bon français, sans accent aucun.
– Vous savez, dit le policier comme s’il avait lu dans ses pensées, je connais très bien la France, vos amis anarchistes. J’y passe beaucoup plus de temps qu’en Espagne. La France est un peu ma deuxième patrie. J’admire beaucoup votre de Gaulle. C’est un grand chef pour le peuple français.
L’autre policier, le plus jeune, âgé d’une trentaine d’années, s’est rapproché et assis au côté d’Alexandre Caillard depuis quelques instants.
– Juan Antonio, dit le commissaire qui s’appelle José Perez, je te présente notre nouvel ami, Alexandre.
Le jeune inspecteur lui tend la main en souriant.
Alexandre Caillard ne se rend pas compte qu’il la lui serre. Ses pensées sont contradictoires. Il se sent impuissant, seul, loin des copains, à la merci de ces deux hommes. Qu’ils aient pu le trouver en ce lieu lui semble incompréhensible. Il se sent découragé, lâche. Mais il ne veut pas aller en prison.
Alexandre Caillard n’a touché ni à son café ni à son sandwich.
Aucun serveur n’est venu s’enquérir de la commande des deux policiers.
Le commissaire Perez sort un calepin qu’il pose sur la table devant Alexandre Caillard.
– Écrivez-moi les noms de ceux qui opèrent actuellement, dit-il en le tapotant d’une main et en tendant un stylo à bille à Alexandre Caillard.
Mécaniquement, il inscrit trois noms.
Le commissaire reprend son calepin et regarde son collègue en souriant.
– Nous avions les mêmes, dit-il au jeune homme en souriant largement tout en rangeant son calepin. Vous voyez, c’est un bon début pour une saine collaboration.
© Alain Pecunia, 2009.
Tous droits réservés.
C’est le genre de question qu’affectionne particulièrement le policier.
– D’abord, votre passeport, répond-il en tendant le bras, comme gage de votre bonne foi. Ensuite, que nous bavardions, simplement, comme des amis que nous allons devenir, ajoute-t-il avec un sourire mi-doux, mi-féroce tout en dodelinant de la tête.
Alexandre Caillard sort son passeport de la poche intérieure de sa veste.
– Mais je n’ai rien à vous dire, dit-il en le tendant maladroitement au policier. Je ne sais rien.
– Je sais, dit le commissaire d’un ton compréhensif. On croit ne rien savoir, mais on en sait toujours plus qu’on ne le croit. Et ce que vous savez nous intéresse beaucoup.
– C’est la première fois que je viens en Espagne, dit Alexandre Caillard.
– Ça, nous le savons. Mais, voyez-vous, monsieur Caillard, nous voudrions que les choses se passent vraiment bien entre nous. Il y a un train vers treize heures pour la France, pour Paris. Il peut partir sans vous ou avec vous, dit le policier en détachant ses mots. Bavardons un peu et je vous raccompagnerai jusqu’à la frontière que vous passerez discrètement... Mais je garderai votre passeport, comme gage.
Alexandre Caillard réalise seulement à ce moment-là qu’il s’exprime en un très bon français, sans accent aucun.
– Vous savez, dit le policier comme s’il avait lu dans ses pensées, je connais très bien la France, vos amis anarchistes. J’y passe beaucoup plus de temps qu’en Espagne. La France est un peu ma deuxième patrie. J’admire beaucoup votre de Gaulle. C’est un grand chef pour le peuple français.
L’autre policier, le plus jeune, âgé d’une trentaine d’années, s’est rapproché et assis au côté d’Alexandre Caillard depuis quelques instants.
– Juan Antonio, dit le commissaire qui s’appelle José Perez, je te présente notre nouvel ami, Alexandre.
Le jeune inspecteur lui tend la main en souriant.
Alexandre Caillard ne se rend pas compte qu’il la lui serre. Ses pensées sont contradictoires. Il se sent impuissant, seul, loin des copains, à la merci de ces deux hommes. Qu’ils aient pu le trouver en ce lieu lui semble incompréhensible. Il se sent découragé, lâche. Mais il ne veut pas aller en prison.
Alexandre Caillard n’a touché ni à son café ni à son sandwich.
Aucun serveur n’est venu s’enquérir de la commande des deux policiers.
Le commissaire Perez sort un calepin qu’il pose sur la table devant Alexandre Caillard.
– Écrivez-moi les noms de ceux qui opèrent actuellement, dit-il en le tapotant d’une main et en tendant un stylo à bille à Alexandre Caillard.
Mécaniquement, il inscrit trois noms.
Le commissaire reprend son calepin et regarde son collègue en souriant.
– Nous avions les mêmes, dit-il au jeune homme en souriant largement tout en rangeant son calepin. Vous voyez, c’est un bon début pour une saine collaboration.
© Alain Pecunia, 2009.
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