mercredi 13 août 2008

Noir Express : "National, toujours !" (C. C. II) par Alain Pecunia, Chapitre 24

Chapitre 24





La cour d’assises se réunit au printemps 1988 pour juger Jean Ferniti et Albert Papinski, soit huit mois après les faits.
Le procès fut long. Bataille d’experts oblige. Et bien que les médias aient déblayé le terrain pour que justice soit rendue rapidement.
Le Parti patriote français dont se réclamaient les deux inculpés était inconnu au bataillon. Il n’y en avait aucune trace dans aucun fichier. Même celui de la cellule élyséenne.
Le chef dont ils prétendaient recevoir les ordres ne put être identifié.
On parvint quand même à établir que, en fait, c’était Jean Ferniti qui recevait les ordres de ce chef mystérieux et les mettait à exécution avec la complicité d’Albert Papinski.
La presse avait eu largement le temps de dépeindre Ferniti comme un néo-nazi furieux et Papinski comme un faible d’esprit.
Les experts psychiatres ne purent se mettre d’accord sur la responsabilité ou l’irresponsabilité des inculpés.
En l’absence desdits experts, la cour aurait penché pour l’irresponsabilité. Mais leurs rapports contradictoires jetèrent un tel trouble dans l’esprit des jurés que la responsabilité pleine et entière des inculpés fut retenue.
Les discours racistes de Jean Ferniti troublèrent la sérénité des débats, ainsi que la révélation par la presse de la qualité d’indicateur des RG d’Albert Papinski.
Papinski écopa de vingt ans pour viol, tentative de viol et complicité de meurtre, et Ferniti de vingt-cinq pour meurtre et tentative de viol.


© Alain Pecunia, 2008. Tous droits réservés.

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