vendredi 8 août 2008

Noir Express : "National, toujours !" (C. C. II) par Alain Pecunia, Chapitre 19

Chapitre 19





Le vendredi ne pouvait pas être un jour comme les autres. La chasse d’eau du quatrième ne le réveilla pas et il n’entendit pas la baignoire. Il fut réveillé pour la première fois depuis une éternité par son réveille-matin à six heures trente.
Il contempla longuement le bocal posé au milieu du buffet qu’il avait recouvert d’une serviette de table propre. Le linceul du Titi. Qui n’était plus là et ne le serait jamais plus pour lui dicter sa conduite et le protéger tel un dieu lare.
Il se sentait las. Plus que las. Anéanti.
Il prépara son café machinalement, prit sa douche et fut en retard pour le passage de l’aînée des Kamil.
Jean Ferniti savait qu’il lui fallait malgré tout aller jusqu’au bout de sa mission de soldat secret. Il devait bien ça à son Titi qui en était le maître d’œuvre.
Mais il le ferait par devoir. Sans joie aucune.
Ensuite, il s’en remettrait aveuglément à son destin puisque son poisson rouge n’était plus là pour le lui prédire.
Il se sentait un soldat sacrifié.



© Alain Pecunia, 2008.
Tous droits réservés.

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