lundi 19 avril 2010

Noir Express : "Editeur au sang" (C. C. XV) par Alain Pecunia, Chapitre 35

Chapitre 35





Il était cinq heures cinq du matin quand Marie-Laure de Loÿ acheva sa confession.
Antoine et Isabelle étaient épuisés, Phil et son ami Dupont-Jaulieu accusaient la fatigue. Seule la générale ne semblait pas marquée par cette nuit blanche.
Le commissaire Antoine fut hébergé par la vieille dame, le professeur ne disposant que de deux chambres qui furent occupées par Philippe-Henri et la jeune femme. Tandis qu’Isabelle Cavalier se contenta du canapé du salon où elle s’écroula d’épuisement.
Ils dormirent jusque vers midi.
Isabelle se sentit reposée, à la différence d’Antoine qui apparut les traits tirés, ayant eu du mal à s’endormir à cause des ronflements de sapeur de la générale.
Marie-Laure de Loÿ fut la dernière à se lever.
Après un copieux déjeuner-lunch, Antoine donna congé à ses deux subordonnés qui avaient également dormi chez la générale, partageant le même lit.
Isabelle parvint à convaincre Philippe-Henri de rentrer chez lui et demanda au professeur Dupont-Jaulieu de continuer à les héberger, elle, Antoine et la jeune femme, jusqu’au lendemain matin, lundi.
Dans l’après-midi, Isabelle et Antoine parvinrent à s’isoler pour décider du sort de Marie-Laure.
Le capitaine Éric Dupert, le meurtrier de Serge Tampion et des frères Monteil, était mort. Ainsi que Gérard Boulic, son complice dans le meurtre de l’éditeur et l’assassin des deux fillettes. Anne-Sophie de Loÿ avait probablement subi le même sort.
Les dossiers avaient été mis sur Internet. La presse du lendemain les reprendrait peut-être.
Le scandale, en tout cas, risquait d’être énorme. Tant au niveau européen avec l’escroquerie aux subventions agricoles que sur le plan intérieur avec le manuscrit des « basses œuvres ».
Pierre-Marie de Laneureuville serait peut-être même obligé de démissionner du gouvernement.
Anne-Sophie de Loÿ ne pesait pas lourd eu égard à tout ça, même si la complicité de meurtre pouvait être retenue contre elle.
Isabelle estimait qu’elle avait été sous l’emprise de sa sœur aînée, en qui elle voyait un personnage pervers et manipulateur.
– De toute façon, soyons logiques, dit-elle à Antoine. Nous avons agi en marge du code de procédure pénale. Alors continuons !
C’était l’évidence.
Isabelle lui proposa de demander à la générale d’héberger la jeune femme quelque temps.


© Alain Pecunia, 2010.
Tous droits réservés.

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