mardi 13 avril 2010

Noir Express : "Editeur au sang" (C. C. XV) par Alain Pecunia, Chapitre 30

Chapitre 30





– Voilà, c’est envoyé ! fit Gilbert Lenoir en poussant un soupir de soulagement. J’ai faim, ajouta-t-il aussitôt. On pourrait peut-être boire un coup et grignoter en attendant les réactions, non ?
Il était près de vingt-deux heures.
Antoine accompagna Isabelle dans la cuisine et alluma le poste télé au passage. Branché sur LCI.
Le tout-venant des infos d’un samedi soir. Puis…
« Comme nous vous l’avons indiqué en début de soirée, un désespéré a mis fin à ses jours en se précipitant dans le vide de la fenêtre d’un appartement situé au douzième étage d’une tour du Front de Seine du quartier Beaugrenelle à Paris vers dix-huit heures ce soir.
« L’homme, Éric Dupert, âgé de quarante-quatre ans, capitaine de police, appartenait aux effectifs de la prestigieuse Brigade criminelle, le 36, quai des Orfèvres.
« D’après le communiqué émis peu avant vingt heures par les services du ministre de l’Intérieur, ce policier était très bien noté de ses supérieurs et ne semblait pas rencontré de problèmes particuliers ni dans sa vie professionnelle ni personnelle.
« Au moment du drame, il se trouvait seul dans l’appartement… »
Les trois policiers restèrent figés de stupeur.
– Il a peut-être compris qu’il était fini…, commença Gilbert Lenoir.
– Mais non ! le coupa Antoine sèchement. Il se serait servi de son arme de service, et puis, c’est juste à l’heure où il avait rendez-vous avec Anne-Sophie, l’aînée des Loÿ…
Isabelle Cavalier imagina froidement la scène.
On sonne. Dupert va ouvrir en pensant qu’il s’agit d’Anne-Sophie qui lui a dit qu’elle avait peut-être une solution.
– Mais ce n’est pas la Loÿ toute seule, pensa Isabelle à haute voix, ni même avec l’aide de sa sœur, qui a pu le balancer par la fenêtre…
– Mais alors, qui ? demanda Lenoir.
– Ceux qui étaient, avec elle ou sans elle, derrière la porte, dit Isabelle.
– Les méchants, si tu préfères. T’es débile, ou quoi ! s’emporta Antoine qui se reprochait ne pas avoir fait surveiller la tour.
Tout en sachant que cela n’eut rien changé au scénario de la mort programmée de Dupert.
– En tout cas, maintenant, seules les sœurs Loÿ peuvent nous apprendre quelque chose, au moins l’identité de celui que l’aînée a appelé après avoir eu Dupert au téléphone ce matin, reprit Antoine.
– Peut-être pas pour longtemps, le reprit Isabelle avec un brin d’amertume dans la voix. Ceux qui sont derrière tout ça ne sont pas à un meurtre près.


© Alain Pecunia, 2010.
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