Chapitre 18
– J’ai toujours su que tu avais tué Jean, commença-t-elle. Ce soir-là, je suis descendue chez tes parents peu après ton départ. Ta mère m’a dit que tu avais rendez-vous avec Jean près de la fontaine Saint-Michel. J’ai prétexté que je me sentais souffrante et que je désirais remonter dans notre chambre. Ta mère n’a pas insisté pour me retenir.
Elle s’interrompit en faisant une grimace de douleur.
– J’ai mal, gémit-elle en portant sa main droite à son ventre.
– Plus tard. Continue ! ordonna-t-il.
Elle grimaça de nouveau.
– Je voulais apercevoir Jean. Alors, je me suis rendue à votre lieu de rendez-vous en prenant soin de me tenir à bonne distance et de m’enfoncer sur les yeux la capuche de mon duffle-coat. Je vous ai suivis de loin. Jusque dans le métro où je me suis dissimulée sur le côté de la guérite du milieu de quai.
Elle se mit à sangloter.
– J’ai tout vu, hoqueta-t-elle en levant son regard vers le sien.
– Mais tu étais à la maison quand je suis rentré ? dit-il incrédule.
– Je venais juste de d’arriver. Je suis rentrée dix minutes avant toi…
Alexandre Caillard était abasourdi.
Elle en jouit mais ce lui parut dérisoire.
Dany avait porté la main sur la poitrine de son fils qui ne râlait plus.
– Il est mort, dit-elle laconiquement en levant vers son mari un regard aveugle.
Alexandre Caillard se baissa et secoua le corps de son fils qui émit un faible râle.
– Mais non ! dit-il. Il est juste sonné. Continue !
– Tu crois ? fit-elle en se raccrochant à cet espoir et en blottissant la tête de son fils entre ses cuisses.
– Bien sûr. Continue !
Dany s’efforça de ravaler ses larmes et renifla.
– Après, je n’ai plus pensé qu’à te pourrir la vie… Tu n’avais pas le droit de le tuer…
– C’est donc ça, murmura Caillard pour lui-même.
Le corps de Jean Caillard sembla tressaillir et eut un dernier soubresaut.
Sa mère ne s’en aperçut pas.
– J’ai mal, gémit-elle avant de perdre connaissance.
Alexandre Caillard les secoua l’un et l’autre.
Dany émit une plainte.
Le corps de son fils resta muet.
La demie de dix-sept heures sonna à l’horloge comtoise du corridor.
Alexandre Caillard s’affola.
Il pensa appeler sa fille et chercha son portable dans la pièce.
La sonnerie du poste fixe résonna au moment même où il finissait par dénicher son portable qui était tombé par terre.
Il décrocha machinalement le combiné.
Il reconnut immédiatement la voix de Bernard Lestrade.
Il le coupa.
– À cause de toi, je viens de tuer mon fils et peut-être ma femme. T’es content ? dit-il d’une voix neutre.
Il y eut un silence suivi d’un hurlement de bête blessée.
– Quoi ! Tu as tué mon fils ?
Alexandre Caillard laissa retomber le combiné et se sentit chanceler.
Il avait l’impression de perdre la raison.
© Alain Pecunia, 2009.
Tous droits réservés.
– J’ai toujours su que tu avais tué Jean, commença-t-elle. Ce soir-là, je suis descendue chez tes parents peu après ton départ. Ta mère m’a dit que tu avais rendez-vous avec Jean près de la fontaine Saint-Michel. J’ai prétexté que je me sentais souffrante et que je désirais remonter dans notre chambre. Ta mère n’a pas insisté pour me retenir.
Elle s’interrompit en faisant une grimace de douleur.
– J’ai mal, gémit-elle en portant sa main droite à son ventre.
– Plus tard. Continue ! ordonna-t-il.
Elle grimaça de nouveau.
– Je voulais apercevoir Jean. Alors, je me suis rendue à votre lieu de rendez-vous en prenant soin de me tenir à bonne distance et de m’enfoncer sur les yeux la capuche de mon duffle-coat. Je vous ai suivis de loin. Jusque dans le métro où je me suis dissimulée sur le côté de la guérite du milieu de quai.
Elle se mit à sangloter.
– J’ai tout vu, hoqueta-t-elle en levant son regard vers le sien.
– Mais tu étais à la maison quand je suis rentré ? dit-il incrédule.
– Je venais juste de d’arriver. Je suis rentrée dix minutes avant toi…
Alexandre Caillard était abasourdi.
Elle en jouit mais ce lui parut dérisoire.
Dany avait porté la main sur la poitrine de son fils qui ne râlait plus.
– Il est mort, dit-elle laconiquement en levant vers son mari un regard aveugle.
Alexandre Caillard se baissa et secoua le corps de son fils qui émit un faible râle.
– Mais non ! dit-il. Il est juste sonné. Continue !
– Tu crois ? fit-elle en se raccrochant à cet espoir et en blottissant la tête de son fils entre ses cuisses.
– Bien sûr. Continue !
Dany s’efforça de ravaler ses larmes et renifla.
– Après, je n’ai plus pensé qu’à te pourrir la vie… Tu n’avais pas le droit de le tuer…
– C’est donc ça, murmura Caillard pour lui-même.
Le corps de Jean Caillard sembla tressaillir et eut un dernier soubresaut.
Sa mère ne s’en aperçut pas.
– J’ai mal, gémit-elle avant de perdre connaissance.
Alexandre Caillard les secoua l’un et l’autre.
Dany émit une plainte.
Le corps de son fils resta muet.
La demie de dix-sept heures sonna à l’horloge comtoise du corridor.
Alexandre Caillard s’affola.
Il pensa appeler sa fille et chercha son portable dans la pièce.
La sonnerie du poste fixe résonna au moment même où il finissait par dénicher son portable qui était tombé par terre.
Il décrocha machinalement le combiné.
Il reconnut immédiatement la voix de Bernard Lestrade.
Il le coupa.
– À cause de toi, je viens de tuer mon fils et peut-être ma femme. T’es content ? dit-il d’une voix neutre.
Il y eut un silence suivi d’un hurlement de bête blessée.
– Quoi ! Tu as tué mon fils ?
Alexandre Caillard laissa retomber le combiné et se sentit chanceler.
Il avait l’impression de perdre la raison.
© Alain Pecunia, 2009.
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