Chapitre 2
Samir-Oussama ne décolérait pas.
– Putain de leur race, disait-il à ses deux interlocuteurs en moulinant l’air de ses grands bras, vous avez vu comment il s’est dégonflé, ce pédé ?
Samir-Oussama était tout excité.
Il ne supportait pas le jeûne du ramadan. Surtout les premiers jours. Les plus durs pour lui.
Ce n’est pas qu’il manquât de volonté. Il n’y arrivait pas, c’est tout.
C’était son quatrième ramadan, mais, dès le deuxième, Roger Bangros « Samir-Oussama » avait pensé que les nouveaux convertis auraient dû en être dispensés. Tout au moins, ne pas en subir toute la rigueur. Une sorte d’aménagement pour les nouveaux musulmans européens. Une façon de les encourager.
La première fois, ça avait été sympa même si ça avait été duraille. Cela avait au moins l’attrait de la nouveauté.
Mais comment penser correctement, lorsqu’on exerce des responsabilités politiques comme lui, avec le ventre vide et sans pouvoir cloper ni boire une blonde. Surtout quand on se défonce pour des clopinettes comme taxi dix heures par jour.
– Normal, lui répondit Mohammed dit « Momo », ce sont tous des mécréants, des athées.
Il avait prononcé les mots « mécréants » et « athées » sur le ton du plus profond mépris.
Le troisième, Mourad, cracha par terre avec une moue de dégoût.
– Hé ! crache pas sur mon tapis de prière ! le reprit Roger Samir-Oussama.
Mourad s’excusa sincèrement.
– Pardonne, mon frère !
Samir-Oussama continuait de marcher de long en large.
– Il faut peut-être leur donner une leçon, proposa Momo.
Samir-Oussama s’arrêta de marcher et lui sourit.
Momo était le moins con et de loin le plus utile. Il allait toujours au-devant de ses vœux. Même s’il se permettait parfois de le contredire.
– Justement, j’y ai pensé, dit-il d’un air mystérieux. Ils vont quand même nous être utiles…
© Alain Pecunia, 2009.
Tous droits réservés.
Samir-Oussama ne décolérait pas.
– Putain de leur race, disait-il à ses deux interlocuteurs en moulinant l’air de ses grands bras, vous avez vu comment il s’est dégonflé, ce pédé ?
Samir-Oussama était tout excité.
Il ne supportait pas le jeûne du ramadan. Surtout les premiers jours. Les plus durs pour lui.
Ce n’est pas qu’il manquât de volonté. Il n’y arrivait pas, c’est tout.
C’était son quatrième ramadan, mais, dès le deuxième, Roger Bangros « Samir-Oussama » avait pensé que les nouveaux convertis auraient dû en être dispensés. Tout au moins, ne pas en subir toute la rigueur. Une sorte d’aménagement pour les nouveaux musulmans européens. Une façon de les encourager.
La première fois, ça avait été sympa même si ça avait été duraille. Cela avait au moins l’attrait de la nouveauté.
Mais comment penser correctement, lorsqu’on exerce des responsabilités politiques comme lui, avec le ventre vide et sans pouvoir cloper ni boire une blonde. Surtout quand on se défonce pour des clopinettes comme taxi dix heures par jour.
– Normal, lui répondit Mohammed dit « Momo », ce sont tous des mécréants, des athées.
Il avait prononcé les mots « mécréants » et « athées » sur le ton du plus profond mépris.
Le troisième, Mourad, cracha par terre avec une moue de dégoût.
– Hé ! crache pas sur mon tapis de prière ! le reprit Roger Samir-Oussama.
Mourad s’excusa sincèrement.
– Pardonne, mon frère !
Samir-Oussama continuait de marcher de long en large.
– Il faut peut-être leur donner une leçon, proposa Momo.
Samir-Oussama s’arrêta de marcher et lui sourit.
Momo était le moins con et de loin le plus utile. Il allait toujours au-devant de ses vœux. Même s’il se permettait parfois de le contredire.
– Justement, j’y ai pensé, dit-il d’un air mystérieux. Ils vont quand même nous être utiles…
© Alain Pecunia, 2009.
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