Chapitre 3
Isabelle Cavalier entendit sa fille Philippine gronder son chat.
Elle sortit de la cuisine pour jeter un coup d’œil dans le salon-salle à manger où trônait un majestueux sapin de Noël près de la fenêtre.
Elle vit Philippine accroupie au pied de l’arbre et en train de remettre la boule que Titi, le chat, s’était amusé à décrocher. Pour l’énième fois de la journée.
Elle sourit puis son regard tomba sur son mari vautré sur le canapé et en train de lire une revue.
– Tu pourrais peut-être venir me donner un coup de main en cuisine, non ?
– Je les surveille, dit-il sans lever les yeux de sa revue.
Elle haussa les épaules et se dirigea vers la cuisine.
En ce soir de Noël, elle refusait de se contrarier et voulait profiter de ce réveillon à trois.
Ce qu’elle appréhendait, en revanche, c’était le déjeuner du lendemain avec la mère de Pierre qui s’était invitée d’office.
– Vous me laissez déjà seule ce soir, lui avait-elle reproché à nouveau au téléphone dans l’après-midi.
Son plan de table en était bouleversé. Ils seraient sept adultes au lieu de six avec Phil, « Euh-Euh », Gilbert et sa petite amie.
Dans son empressement, elle s’entailla légèrement le pouce de la main gauche avec le couteau à pain, au moment où la sonnerie du poste fixe du salon retentit.
Elle pesta et suça son pouce.
Puis cria à Pierre de décrocher.
– C’est pour toi ! hurla-t-il dans le plus parfait silence de l’appartement.
Isabelle revint vers le salon tout en continuant de suçoter son pouce et s’empara du combiné.
– Je suis désolé.
En reconnaissant la voix du commissaire principal Derosier, son supérieur, Isabelle avait immédiatement identifié la cata.
Elle devinait déjà le couplet. « Je n’ai que vous sous la main, etc. »
Les autres collègues qui n’étaient pas de service avaient sûrement étaient moins cons. Ils ne décrochaient pas leur téléphone, eux.
« Merde », jura-t-elle entre les dents en attendant la suite.
Le commissaire Derosier enjoliva son couplet.
– Il n’y a que vous qui pouvez vous en occuper, dit-il. D’après les premières constatations, ça a peut-être un rapport avec le meurtre du 11 novembre sur lequel vous travaillez déjà. Modus operandi identique. En plus, c’est pas loin de chez vous. Le square Georges-Brassens. On vous y attend.
Isabelle se dit que la victime aurait pu attendre aussi. Mais ce n’était pas une pensée très professionnelle pour un flic.
Elle n’eut pas d’explication à donner à son mari. Pierre avait compris.
– Essaie de ne rien faire cramer et occupe-toi de la petite. Je ne sais pas à quelle heure je rentrerai, dit-elle en enfilant son blouson fourré.
Il était dix-huit heures quinze.
© Alain Pecunia, 2009.
Tous droits réservés.
Isabelle Cavalier entendit sa fille Philippine gronder son chat.
Elle sortit de la cuisine pour jeter un coup d’œil dans le salon-salle à manger où trônait un majestueux sapin de Noël près de la fenêtre.
Elle vit Philippine accroupie au pied de l’arbre et en train de remettre la boule que Titi, le chat, s’était amusé à décrocher. Pour l’énième fois de la journée.
Elle sourit puis son regard tomba sur son mari vautré sur le canapé et en train de lire une revue.
– Tu pourrais peut-être venir me donner un coup de main en cuisine, non ?
– Je les surveille, dit-il sans lever les yeux de sa revue.
Elle haussa les épaules et se dirigea vers la cuisine.
En ce soir de Noël, elle refusait de se contrarier et voulait profiter de ce réveillon à trois.
Ce qu’elle appréhendait, en revanche, c’était le déjeuner du lendemain avec la mère de Pierre qui s’était invitée d’office.
– Vous me laissez déjà seule ce soir, lui avait-elle reproché à nouveau au téléphone dans l’après-midi.
Son plan de table en était bouleversé. Ils seraient sept adultes au lieu de six avec Phil, « Euh-Euh », Gilbert et sa petite amie.
Dans son empressement, elle s’entailla légèrement le pouce de la main gauche avec le couteau à pain, au moment où la sonnerie du poste fixe du salon retentit.
Elle pesta et suça son pouce.
Puis cria à Pierre de décrocher.
– C’est pour toi ! hurla-t-il dans le plus parfait silence de l’appartement.
Isabelle revint vers le salon tout en continuant de suçoter son pouce et s’empara du combiné.
– Je suis désolé.
En reconnaissant la voix du commissaire principal Derosier, son supérieur, Isabelle avait immédiatement identifié la cata.
Elle devinait déjà le couplet. « Je n’ai que vous sous la main, etc. »
Les autres collègues qui n’étaient pas de service avaient sûrement étaient moins cons. Ils ne décrochaient pas leur téléphone, eux.
« Merde », jura-t-elle entre les dents en attendant la suite.
Le commissaire Derosier enjoliva son couplet.
– Il n’y a que vous qui pouvez vous en occuper, dit-il. D’après les premières constatations, ça a peut-être un rapport avec le meurtre du 11 novembre sur lequel vous travaillez déjà. Modus operandi identique. En plus, c’est pas loin de chez vous. Le square Georges-Brassens. On vous y attend.
Isabelle se dit que la victime aurait pu attendre aussi. Mais ce n’était pas une pensée très professionnelle pour un flic.
Elle n’eut pas d’explication à donner à son mari. Pierre avait compris.
– Essaie de ne rien faire cramer et occupe-toi de la petite. Je ne sais pas à quelle heure je rentrerai, dit-elle en enfilant son blouson fourré.
Il était dix-huit heures quinze.
© Alain Pecunia, 2009.
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