mardi 11 novembre 2008

Noir Express : "Sans se salir les mains" (C. C. VII) par Alain Pecunia, Chapitre 15

Chapitre 15





Alors, le lendemain, le mercredi, ni une ni deux, je l’ai emmené après le déjeuner pour un long périple touristique dans la ville. En partant à pied de la maison. Ce qui représentait déjà dix-huit kilomètres aller-retour. Histoire de le fatiguer. Ce qui était facile vu son manque d’entraînement évident par rapport à moi.
Mais là, il m’a soufflé, le Papy. Il avait des réserves insoupçonnées. Il a même failli me devancer au retour.
J’avais un point de côté. Les poumons en feu et le crâne en ébullition.
Lui, rien !
– Papy, c’est le chef, a osé dire ma fille à notre retour.
Ça m’a profondément vexé venant de sa part. Malgré les paroles d’apaisement d’Isa.
– Mais ce n’est qu’une enfant. Sois raisonnable, mon chéri.
Et, alors que, vanné, je ne pensais qu’à me coucher le plus tôt possible, lui, il est reparti pour son rodéo.
Encore une heure à me morfondre dans le jardin à attendre la catastrophe alors que mes yeux se fermaient de sommeil.
– Pas encore couché, Pierre ? qu’il m’a lâché goguenard lorsqu’il est revenu.
Je n’ai même pas eu envie de lui répondre.



© Alain Pecunia, 2008.
Tous droits réservés.

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