mercredi 13 janvier 2010

Noir Express : "Par esprit de famille" (C. C. XIV), par Alain Pecunia, chapitre 11

Chapitre 11





Quand ils le veulent bien ou qu’ils ont une forte motivation, les flics, c’est des rapides.
Quasiment à l’aube, ils ont sonné à ma porte.
Deux. Un homme et une femme. Brigade criminelle.
Aimables et tout. Sans oublier les condoléances.
J’étais le frère du commissaire principal Perrine-Charlène Bellou, lâchement abattue par des malfrats.
Ça méritait vengeance et moi le respect.
Mais je n’étais pas dupe. Un flic est un flic, et j’étais aussi le dernier à avoir vu vivantes les deux victimes peu de temps avant le drame.
Ma sœur s’était-elle montrée inquiète, s’était-elle confiée à moi durant mon bref séjour ?
Et recondoléances vu les circonstances de ce séjour. L’enterrement de « votre pauvre maman ».
Et requestions de flics.
C’était la femme qui me posait les questions.
D’elle, je me suis méfié instinctivement. Malgré son visage angélique, j’ai senti chez ce petit bout de femme le flic teigneux qui ne lâche pas le morceau quand il renifle un os. Cavalier, capitaine Isabelle Cavalier qu’elle s’est présentée.
Une heure et quelque plus tard, je refaisais mon sac de voyage.
Ils « m’accompagnaient » à Nantes pour les besoins de l’enquête qui piétinait.
J’ai joué le jeu. Le bon frère qui devait bien ça à sa frangine et qui ne souhaitait qu’aider la police.
La Bernique, malgré son cadeau, elle m’aura fait chier jusqu’au bout, que je me suis dit pour moi-même. Ce fric, je ne l’avais vraiment pas volé.



© Alain Pecunia, 2009.
Tous droits réservés.

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