La tartine de moutarde
HISTOIRE VRAIE
À Élise
Au fond de ma prison
Une petite fille
Surgit de mon enfance
Souillonne
Sur le pas de sa masure
Tout le jour seule
Aux grands cheveux d’or
Et les yeux clos
Au fond de ma prison
Une fillette
Me sourit
De ses grands yeux pers
Je lui dis bonjour
Elle hoche la tête
Au fond de ma prison
Une sauvageonne
Me tend la main
Et m’apprivoise
M’entraînant dans sa cuisine
Salle à coucher
Sans un mot
De ses lèvres muettes
Au fond de ma prison
Je me souviens
Qu’elle m’offrit
Une large tartine de moutarde
Et je revins souvent
Dans la masure
Au quatre heures
Pour ce goûter de la misère
Et de la tendresse
Au fond de ma prison
Les larmes me viennent aux yeux
De t’avoir enfouie si long temps
Petite fille aux yeux pers
Et aux longs cheveux d’or
Au fond de ma prison
Je t’écris pour te dire
Combien il m’était cher
Ce goûter
Un jour
Je passai sans m’arrêter
Tu te retournas
Sans poser de questions
Car dans ta vie de misère
Tu n’en posais aucune
De tes grandes lèvres muettes
Au fond de ma prison
Je t’écris pour te dire
Combien elles étaient douces
Tes tartines de moutarde
Et que j’étais sot à six ans
Que tu sois geôlière
Ou princesse
Vivante ou morte
Après un si long temps
Au fond de ma prison
Ma main cherche la tienne
Pour t’inviter à courir
Au grand soleil
HISTOIRE VRAIE
À Élise
Au fond de ma prison
Une petite fille
Surgit de mon enfance
Souillonne
Sur le pas de sa masure
Tout le jour seule
Aux grands cheveux d’or
Et les yeux clos
Au fond de ma prison
Une fillette
Me sourit
De ses grands yeux pers
Je lui dis bonjour
Elle hoche la tête
Au fond de ma prison
Une sauvageonne
Me tend la main
Et m’apprivoise
M’entraînant dans sa cuisine
Salle à coucher
Sans un mot
De ses lèvres muettes
Au fond de ma prison
Je me souviens
Qu’elle m’offrit
Une large tartine de moutarde
Et je revins souvent
Dans la masure
Au quatre heures
Pour ce goûter de la misère
Et de la tendresse
Au fond de ma prison
Les larmes me viennent aux yeux
De t’avoir enfouie si long temps
Petite fille aux yeux pers
Et aux longs cheveux d’or
Au fond de ma prison
Je t’écris pour te dire
Combien il m’était cher
Ce goûter
Un jour
Je passai sans m’arrêter
Tu te retournas
Sans poser de questions
Car dans ta vie de misère
Tu n’en posais aucune
De tes grandes lèvres muettes
Au fond de ma prison
Je t’écris pour te dire
Combien elles étaient douces
Tes tartines de moutarde
Et que j’étais sot à six ans
Que tu sois geôlière
Ou princesse
Vivante ou morte
Après un si long temps
Au fond de ma prison
Ma main cherche la tienne
Pour t’inviter à courir
Au grand soleil
© Alain Pecunia, 2007.Tous droits réservés.
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