Chapitre 15
Gilbert Lenoir fut étonné que le capitaine ne se rende pas immédiatement à l’appartement de la famille Dutour et qu’Isabelle lui demande de veiller sur Philippe-Henri Dumontar.
– Le temps de trouver une planque sûre pour notre témoin, expliqua-t-elle.
– Oui, mais je ne vois pas le rapport entre la protection de M. Dumontar et celle de Euh-Euh…
– C’est lié, lieutenant lui dit-elle en lui faisant un sourire enjôleur. Ils s’en prendront au professeur avant de s’en prendre à Euh-Euh… Je n’ai pas le temps de vous expliquer maintenant, mais vous comprendrez plus tard.
Isabelle s’aperçut que le lieutenant mourait de lui poser une question mais semblait hésiter.
– Qu’y a-t-il, lieutenant ? Quelque chose vous préoccupe ?
Le jeune lieutenant se demanda un bref instant s’il ne devait pas plutôt se taire. Sa curiosité fut la plus forte.
– Pourquoi n’a-t-on pas confié cette mission de protection au service, justement, chargé habituellement de la protection des personnalités ?
Isabelle Cavalier fut interloquée. Elle lui jeta un regard interrogateur que le jeune lieutenant prit pour une rebuffade.
– Pourquoi me posez-vous précisément cette question, lieutenant ? reprit-elle intriguée.
– Ben, parce que Euh-Euh est le neveu du principal présidentiable de la gauche, le député Vert européen Lorrinval…
Gilbert Lenoir ne savait plus où se mettre. Quand il vit un large sourire s’épanouir sur le visage du capitaine, le lieutenant pensa qu’elle allait se moquer de sa stupidité.
Il fut surpris quand elle poussa un « Oh ! oh ! » admiratif et le prit par le bras en le tutoyant.
– Gilbert, nous sommes faits pour nous entendre ! Explique-moi ça…
Le lieutenant se rengorgea.
– Eh ben, dans le cadre de notre enquête, j’ai voulu savoir qui étaient les Dutour, Louis et Paulette Dutour…
– Ça aurait pu être dangereux vu la tournure qu’ont prise les événements dernièrement, le coupa-t-elle.
– Oh ! ne vous inquiétez pas. C’était juste après le premier meurtre.
– Et qu’as-tu découvert ?
– Eh ben, que Paulette Dutour, de son nom de jeune fille Lorrinval, était la sœur aînée du député Lorrinval…
Un ange incestueux passa devant Isabelle Cavalier. « Oh ! la la ! ça se corse », se dit-elle.
– Qu’as-tu découvert d’autre ? demanda-t-elle non sans une certaine appréhension et en cachant son trouble.
– Eh ben, la principale source de revenu de la famille Dutour provient de versements trimestriels importants dont l’origine semble être un compte luxembourgeois au nom de Lorrinval…
– Et tu en as parlé à quelqu’un de cette découverte ? Au commissaire Antoine ou ta petite amie ? demanda-t-elle en ne pouvant réprimer un frisson en songeant au danger que courait Gilbert Lenoir.
– Oh non ! capitaine. C’est avec vous que je mène l’enquête…
– Alors pourquoi ne m’en as-tu pas parlé plus tôt ? le coupa-t-elle sèchement.
– Ne m’en voulez pas, capitaine, mais j’attendais d’être sûr de pouvoir vous faire confiance. Il y a trop de choses bizarres dans cette affaire. Ça sent le danger.
– Je ne te le fais pas dire, lui dit-elle en adoucissant son ton.
Elle sentit au regard jeté par le lieutenant qu’il n’avait pas tout dit. Elle l’encouragea muettement.
– J’ai recherché l’acte de naissance de Patrice Dutour à la mairie du 15e. Introuvable…
Ils étaient arrivés au bas de l’immeuble de Philippe-Henri.
– Maintenant, on se tutoie, lui dit-elle. Nous sommes dans le même bain. Mais ne raconte rien de tout ça à Phil. Je monte juste avec toi récupérer ma fille et on se retrouve demain midi au Relais angevin.
© Alain Pecunia, 2008.
Tous droits réservés.
Gilbert Lenoir fut étonné que le capitaine ne se rende pas immédiatement à l’appartement de la famille Dutour et qu’Isabelle lui demande de veiller sur Philippe-Henri Dumontar.
– Le temps de trouver une planque sûre pour notre témoin, expliqua-t-elle.
– Oui, mais je ne vois pas le rapport entre la protection de M. Dumontar et celle de Euh-Euh…
– C’est lié, lieutenant lui dit-elle en lui faisant un sourire enjôleur. Ils s’en prendront au professeur avant de s’en prendre à Euh-Euh… Je n’ai pas le temps de vous expliquer maintenant, mais vous comprendrez plus tard.
Isabelle s’aperçut que le lieutenant mourait de lui poser une question mais semblait hésiter.
– Qu’y a-t-il, lieutenant ? Quelque chose vous préoccupe ?
Le jeune lieutenant se demanda un bref instant s’il ne devait pas plutôt se taire. Sa curiosité fut la plus forte.
– Pourquoi n’a-t-on pas confié cette mission de protection au service, justement, chargé habituellement de la protection des personnalités ?
Isabelle Cavalier fut interloquée. Elle lui jeta un regard interrogateur que le jeune lieutenant prit pour une rebuffade.
– Pourquoi me posez-vous précisément cette question, lieutenant ? reprit-elle intriguée.
– Ben, parce que Euh-Euh est le neveu du principal présidentiable de la gauche, le député Vert européen Lorrinval…
Gilbert Lenoir ne savait plus où se mettre. Quand il vit un large sourire s’épanouir sur le visage du capitaine, le lieutenant pensa qu’elle allait se moquer de sa stupidité.
Il fut surpris quand elle poussa un « Oh ! oh ! » admiratif et le prit par le bras en le tutoyant.
– Gilbert, nous sommes faits pour nous entendre ! Explique-moi ça…
Le lieutenant se rengorgea.
– Eh ben, dans le cadre de notre enquête, j’ai voulu savoir qui étaient les Dutour, Louis et Paulette Dutour…
– Ça aurait pu être dangereux vu la tournure qu’ont prise les événements dernièrement, le coupa-t-elle.
– Oh ! ne vous inquiétez pas. C’était juste après le premier meurtre.
– Et qu’as-tu découvert ?
– Eh ben, que Paulette Dutour, de son nom de jeune fille Lorrinval, était la sœur aînée du député Lorrinval…
Un ange incestueux passa devant Isabelle Cavalier. « Oh ! la la ! ça se corse », se dit-elle.
– Qu’as-tu découvert d’autre ? demanda-t-elle non sans une certaine appréhension et en cachant son trouble.
– Eh ben, la principale source de revenu de la famille Dutour provient de versements trimestriels importants dont l’origine semble être un compte luxembourgeois au nom de Lorrinval…
– Et tu en as parlé à quelqu’un de cette découverte ? Au commissaire Antoine ou ta petite amie ? demanda-t-elle en ne pouvant réprimer un frisson en songeant au danger que courait Gilbert Lenoir.
– Oh non ! capitaine. C’est avec vous que je mène l’enquête…
– Alors pourquoi ne m’en as-tu pas parlé plus tôt ? le coupa-t-elle sèchement.
– Ne m’en voulez pas, capitaine, mais j’attendais d’être sûr de pouvoir vous faire confiance. Il y a trop de choses bizarres dans cette affaire. Ça sent le danger.
– Je ne te le fais pas dire, lui dit-elle en adoucissant son ton.
Elle sentit au regard jeté par le lieutenant qu’il n’avait pas tout dit. Elle l’encouragea muettement.
– J’ai recherché l’acte de naissance de Patrice Dutour à la mairie du 15e. Introuvable…
Ils étaient arrivés au bas de l’immeuble de Philippe-Henri.
– Maintenant, on se tutoie, lui dit-elle. Nous sommes dans le même bain. Mais ne raconte rien de tout ça à Phil. Je monte juste avec toi récupérer ma fille et on se retrouve demain midi au Relais angevin.
© Alain Pecunia, 2008.
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