Chapitre 13
Le lendemain jeudi 23 octobre, premier jour des vacances scolaires de « novembre », Isabelle Cavalier sonnait à la porte de l’appartement de Philippe-Henri Dumontar, rue Saint-Dominique, près de l’église Saint-Pierre-du-Gros-Caillou. Elle avait amené sa fille avec elle. Il était neuf heures et demie.
Elle ne savait trop comment aborder le problème.
Phil la sentait nerveuse, inquiète.
– Toi, tu t’es disputée avec Pierre, dit-il sur le ton de la constatation la plus anodine.
Elle lui sourit tendrement.
– À ton propos, Phil.
– À mon propos. Ah ! fit-il en se grattant la joue droite.
Elle lui prit la main.
– À ton propos et aussi à propos de Euh-Euh.
Phil ne parut pas surpris. Il se mit à marcher de long en large dans la salle à manger, avant de lâcher :
– Alors, il est au courant ?
– Mais au courant de quoi ?
– De la vérité sur Euh-Euh.
Isabelle était interloquée. Phil était-il parvenu de son côté aux mêmes conclusions qu’elle ?
Elle lui expliqua ce qu’elle savait. Que Euh-Euh devait être l’objet d’une affreuse machination pour pouvoir faire pression sur son père, le vrai, pas le Louis Dutour qui faisait fonction de père officiel.
Phil l’écouta longuement sans l’interrompre.
Il préféra lui taire le rôle de justicier de Euh-Euh.
Euh-Euh pensait que « la dame de la police » le comprenait et l’approuvait. Lui, Phil, il connaissait bien son Isabelle et il croyait plutôt le contraire. Donc, inutile de lui parler du Euh-Euh justicier.
Ce qu’il pouvait lui révéler, en revanche, c’est que Euh-Euh était persuadé que ses parents n’étaient pas ses vrais parents. Du moins Louis Dutour. Car, il semblait, que Paulette Dutour soit bien sa mère biologique. Une aventure de jeunesse de notre fringant candidat qui s’était empressé de passer à une autre amourette.
– À présent, nous sommes deux à être en danger, Phil. Toi et moi, dit-elle tristement. Tu te trouves dans leur collimateur, Phil. Il faut que nous fassions quelque chose.
Phil réfléchissait. Il entrapercevait le début d’une solution possible.
– Si je comprends bien, dit-il, Euh-Euh leur est infiniment précieux. Sans lui, tout leur plan tombe à l’eau à ces pourris ?
– En quelque sorte.
Phil replongea dans ses pensées et fit un clin d’œil à Isabelle.
– Est-ce que tu ne serais pas arriver à la même conclusion que moi, ma fille ?
– Si.
– Alors ?
– Si on enlève Euh-Euh et qu’on le met en lieu sûr, ça peut les faire réfléchir…
– Et nous le restituerons contre une garantie écrite en bonne et due forme, conclut-il.
Isabelle demanda à Philippe-Henri de s’occuper de sa filleule et petite-fille le reste de la journée. Pour la plus grande joie de Philippine qui avait toujours eu plein de secrets à partager avec son Papy. – L’inverse étant également vrai, hélas !
– J’ai à faire ! lui dit-elle mystérieusement.
– Suis ton idée ! Nous faisons une sacrée équipe, ma fille…
© Alain Pecunia, 2008.
Tous droits réservés.
Le lendemain jeudi 23 octobre, premier jour des vacances scolaires de « novembre », Isabelle Cavalier sonnait à la porte de l’appartement de Philippe-Henri Dumontar, rue Saint-Dominique, près de l’église Saint-Pierre-du-Gros-Caillou. Elle avait amené sa fille avec elle. Il était neuf heures et demie.
Elle ne savait trop comment aborder le problème.
Phil la sentait nerveuse, inquiète.
– Toi, tu t’es disputée avec Pierre, dit-il sur le ton de la constatation la plus anodine.
Elle lui sourit tendrement.
– À ton propos, Phil.
– À mon propos. Ah ! fit-il en se grattant la joue droite.
Elle lui prit la main.
– À ton propos et aussi à propos de Euh-Euh.
Phil ne parut pas surpris. Il se mit à marcher de long en large dans la salle à manger, avant de lâcher :
– Alors, il est au courant ?
– Mais au courant de quoi ?
– De la vérité sur Euh-Euh.
Isabelle était interloquée. Phil était-il parvenu de son côté aux mêmes conclusions qu’elle ?
Elle lui expliqua ce qu’elle savait. Que Euh-Euh devait être l’objet d’une affreuse machination pour pouvoir faire pression sur son père, le vrai, pas le Louis Dutour qui faisait fonction de père officiel.
Phil l’écouta longuement sans l’interrompre.
Il préféra lui taire le rôle de justicier de Euh-Euh.
Euh-Euh pensait que « la dame de la police » le comprenait et l’approuvait. Lui, Phil, il connaissait bien son Isabelle et il croyait plutôt le contraire. Donc, inutile de lui parler du Euh-Euh justicier.
Ce qu’il pouvait lui révéler, en revanche, c’est que Euh-Euh était persuadé que ses parents n’étaient pas ses vrais parents. Du moins Louis Dutour. Car, il semblait, que Paulette Dutour soit bien sa mère biologique. Une aventure de jeunesse de notre fringant candidat qui s’était empressé de passer à une autre amourette.
– À présent, nous sommes deux à être en danger, Phil. Toi et moi, dit-elle tristement. Tu te trouves dans leur collimateur, Phil. Il faut que nous fassions quelque chose.
Phil réfléchissait. Il entrapercevait le début d’une solution possible.
– Si je comprends bien, dit-il, Euh-Euh leur est infiniment précieux. Sans lui, tout leur plan tombe à l’eau à ces pourris ?
– En quelque sorte.
Phil replongea dans ses pensées et fit un clin d’œil à Isabelle.
– Est-ce que tu ne serais pas arriver à la même conclusion que moi, ma fille ?
– Si.
– Alors ?
– Si on enlève Euh-Euh et qu’on le met en lieu sûr, ça peut les faire réfléchir…
– Et nous le restituerons contre une garantie écrite en bonne et due forme, conclut-il.
Isabelle demanda à Philippe-Henri de s’occuper de sa filleule et petite-fille le reste de la journée. Pour la plus grande joie de Philippine qui avait toujours eu plein de secrets à partager avec son Papy. – L’inverse étant également vrai, hélas !
– J’ai à faire ! lui dit-elle mystérieusement.
– Suis ton idée ! Nous faisons une sacrée équipe, ma fille…
© Alain Pecunia, 2008.
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