mardi 16 décembre 2008

Noir Express : Euh-Euh ! (C. C. VIII) par Alain Pecunia, Chapitre 20

Chapitre 20





À seize heures, Pierre Cavalier arriva à la ferme des frères Bauchère au volant de la Twingo de sa femme.
Quand il descendit de voiture, il fallut l’intervention d’Isabelle pour que les deux gendarmes le relâchent.
– Il est avec nous ! lança-t-elle joyeusement.
Elle n’était pas réellement surprise de son arrivée. Isabelle savait qu’il fallait toutefois violenter Pierre de temps à autre. Ça accélérait son processus de prise de décision.
Pierre vit la « fine » équipe de sa femme sortir un à un de la ferme et se regrouper sur le devant.
Ils étaient bien tous là. Avec cet ahuri à la mine réjouie au milieu qu’il ne connaissait pas mais qui les avait tous mis dans ce beau merdier.
Sa fille se précipita dans ses bras et voulut immédiatement lui présenter son nouvel ami, Euh-Euh.
Tous le congratulèrent et le félicitèrent d’être là.
Il les trouva un peu exaltés et jugea préférable de s’entretenir au préalable avec Isabelle seule. Qui tint absolument à la présence de Lenoir et de Phil. Ce dernier trouvant grossier de tenir conciliabule sans le maître des lieux et ses deux frères.
Pour les deux retraités agricoles, pas besoin d’y penser.
Comme chaque fois qu’il y avait des potins à glaner, ils s’invitèrent d’office. – Ils étaient les « anciens », non !
Ce fut donc une assemblée générale.
Pierre Cavalier approuva tout d’abord le dispositif de sécurité mis en place par sa femme.
Il expliqua qu’il était là pour transmettre des propositions aux « méchants ».
Euh-Euh applaudit. Il devait donc comprendre, pensa Isabelle.
Qu’il fallait obtenir d’eux un pacte de paix.
Euh-Euh parut déçu que l’on parlât de paix.
Ce qui n’était pas gagner d’avance.
Au grand espoir de Euh-Euh.
Qu’il établirait les termes du pacte avec Isabelle et Gilbert – il fallait des professionnels du droit – et qu’il leur en ferait part ensuite.
Euh-Euh pria longuement le vieux monsieur de la Bible pour qu’il n’y ait pas de pacte du tout.
Surtout qu’il y avait là plein de grands couteaux avec de très longs manches.



© Alain Pecunia, 2008.
Tous droits réservés.

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