Chapitre 4
Isabelle Cavalier fut réveillée par la sonnerie de son portable à quatre heures du matin. Elle n’avait dormi que trois heures et demie.
Le corps d’une jeune fille de seize ans avait été retrouvé une heure plus tôt dans les fourrés du Champ de Mars, près du manège, côté avenue de La Bourdonnais.
Étranglée et violée, d’après les premières constatations. Probablement après sa mort puisqu’elle ne semblait pas s’être défendue.
– J’arrive, dit Isabelle d’une voix blanche.
Elle arriva quarante minutes plus tard sur les lieux.
L’équipe technique était déjà au travail à la recherche du moindre indice.
– Nous avons contacté la famille, dit le gradé de la BAC de nuit du VIIe. Il semble qu’elle soit venue assister au feu d’artifice avec deux amies. Nous avons leurs noms et adresses.
Il tendit son calepin au capitaine Cavalier.
La victime habitait chez ses parents rue Saint-Dominique.
L’une de ses amies, dix-huit ans, également chez ses parents, rue Amélie. La seconde, dix-sept ans, rue Duvivier. Le même secteur.
Isabelle Cavalier frissonna de froid et de fatigue.
Le gradé proposa au capitaine un peu de café.
Isabelle accepta la proposition avec reconnaissance.
Il demanda à l’un des ses hommes d’aller chercher la Thermos dans leur véhicule.
– Qu’est-ce que vous en pensez ? C’est encore notre tueur de cet après-midi, non ?
– Je le crains, je le crains, répondit tristement Isabelle.
– En tout cas, c’est un malin. Il a réussi à déjouer le dispositif de surveillance.
Le capitaine Cavalier hocha la tête et se dirigea vers le médecin légiste, le rouquin qu’elle avait déjà croisé à Noël.
Il avait achevé ses premières constatations.
– À ce rythme-là, on risque pas de pointer au chômage ! lui lança-t-il d’un ton revenu de tout.
Isabelle grimaça. Elle ne trouvait pas ça drôle.
Le médecin haussa les épaules.
– Si vous croyez que ça m’amuse ! Vous, vous allez faire jouer vos petites cellules grises, mais moi je vais aller fouailler dans tout ça, dit-il en indiquant d’un mouvement de tête le corps de la jeune fille assassinée. Les mômes, c’est pas mon trip, capitaine…
Isabelle eut un faible sourire et lui tapota le bras.
– Et la mort ? demanda-t-elle.
– Oh ! c’est encore le dingue au collier et la petite a probablement été violée après sa mort… Tiens, ça me fait penser que la gamine de cet après-midi, eh bien, j’ai retrouvé du sperme dans son vagin. Mais elle n’a pas été violée. Elle semble avoir eu une relation consentante une heure ou deux avant sa mort.
Isabelle Cavalier arqua ses sourcils d’étonnement.
– Je n’ai pas encore établi mon rapport, vous ne pouviez donc pas le savoir, capitaine. Mais, à ce rythme-là, autant que vous me donniez votre numéro de portable pour que je vous communique l’info en temps réel.
Le capitaine hocha la tête. Non, il ne s’agissait pas de cela. Elle n’avait rien à lui reprocher.
Elle venait simplement de réaliser que dans les dix meurtres attribués au tueur au « collier de perles », aucune de ses victimes n’avait été violée. Même pas une tentative.
– Ce n’est peut-être pas le même tueur, dit-elle.
– Ah ! ça, je vous le dirai quand j’aurai comparé les prélèvements de sperme de cet après-midi et de cette nuit…
– Non, le coupa le capitaine Cavalier. Ce n’est peut-être pas notre tueur d’avant.
Le médecin afficha une moue dubitative.
– Ça ne veut rien dire. Votre tueur, il n’a peut-être pas voulu mourir puceau !
Isabelle Cavalier pinça les lèvres et jeta un regard noir au toubib.
– Qu’est-ce que vous pouvez être coincée, vous ! lâcha-t-il en retournant auprès du corps.
© Alain Pecunia, 2009.
Tous droits réservés.
Isabelle Cavalier fut réveillée par la sonnerie de son portable à quatre heures du matin. Elle n’avait dormi que trois heures et demie.
Le corps d’une jeune fille de seize ans avait été retrouvé une heure plus tôt dans les fourrés du Champ de Mars, près du manège, côté avenue de La Bourdonnais.
Étranglée et violée, d’après les premières constatations. Probablement après sa mort puisqu’elle ne semblait pas s’être défendue.
– J’arrive, dit Isabelle d’une voix blanche.
Elle arriva quarante minutes plus tard sur les lieux.
L’équipe technique était déjà au travail à la recherche du moindre indice.
– Nous avons contacté la famille, dit le gradé de la BAC de nuit du VIIe. Il semble qu’elle soit venue assister au feu d’artifice avec deux amies. Nous avons leurs noms et adresses.
Il tendit son calepin au capitaine Cavalier.
La victime habitait chez ses parents rue Saint-Dominique.
L’une de ses amies, dix-huit ans, également chez ses parents, rue Amélie. La seconde, dix-sept ans, rue Duvivier. Le même secteur.
Isabelle Cavalier frissonna de froid et de fatigue.
Le gradé proposa au capitaine un peu de café.
Isabelle accepta la proposition avec reconnaissance.
Il demanda à l’un des ses hommes d’aller chercher la Thermos dans leur véhicule.
– Qu’est-ce que vous en pensez ? C’est encore notre tueur de cet après-midi, non ?
– Je le crains, je le crains, répondit tristement Isabelle.
– En tout cas, c’est un malin. Il a réussi à déjouer le dispositif de surveillance.
Le capitaine Cavalier hocha la tête et se dirigea vers le médecin légiste, le rouquin qu’elle avait déjà croisé à Noël.
Il avait achevé ses premières constatations.
– À ce rythme-là, on risque pas de pointer au chômage ! lui lança-t-il d’un ton revenu de tout.
Isabelle grimaça. Elle ne trouvait pas ça drôle.
Le médecin haussa les épaules.
– Si vous croyez que ça m’amuse ! Vous, vous allez faire jouer vos petites cellules grises, mais moi je vais aller fouailler dans tout ça, dit-il en indiquant d’un mouvement de tête le corps de la jeune fille assassinée. Les mômes, c’est pas mon trip, capitaine…
Isabelle eut un faible sourire et lui tapota le bras.
– Et la mort ? demanda-t-elle.
– Oh ! c’est encore le dingue au collier et la petite a probablement été violée après sa mort… Tiens, ça me fait penser que la gamine de cet après-midi, eh bien, j’ai retrouvé du sperme dans son vagin. Mais elle n’a pas été violée. Elle semble avoir eu une relation consentante une heure ou deux avant sa mort.
Isabelle Cavalier arqua ses sourcils d’étonnement.
– Je n’ai pas encore établi mon rapport, vous ne pouviez donc pas le savoir, capitaine. Mais, à ce rythme-là, autant que vous me donniez votre numéro de portable pour que je vous communique l’info en temps réel.
Le capitaine hocha la tête. Non, il ne s’agissait pas de cela. Elle n’avait rien à lui reprocher.
Elle venait simplement de réaliser que dans les dix meurtres attribués au tueur au « collier de perles », aucune de ses victimes n’avait été violée. Même pas une tentative.
– Ce n’est peut-être pas le même tueur, dit-elle.
– Ah ! ça, je vous le dirai quand j’aurai comparé les prélèvements de sperme de cet après-midi et de cette nuit…
– Non, le coupa le capitaine Cavalier. Ce n’est peut-être pas notre tueur d’avant.
Le médecin afficha une moue dubitative.
– Ça ne veut rien dire. Votre tueur, il n’a peut-être pas voulu mourir puceau !
Isabelle Cavalier pinça les lèvres et jeta un regard noir au toubib.
– Qu’est-ce que vous pouvez être coincée, vous ! lâcha-t-il en retournant auprès du corps.
© Alain Pecunia, 2009.
Tous droits réservés.
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