Chapitre 21
– Mademoiselle Claron, êtes-vous la maîtresse de M. Bernard Bonnot ?
Isabelle Cavalier avait choisi l’attaque directe. La seule arme qu’elle avait pour déstabiliser cette sainte-nitouche qui lui tapait sur les nerfs depuis leur première rencontre.
– Oui, et alors ? C’est interdit ?
Elle le prenait de haut.
Le capitaine Cavalier était soufflée. Elle avait sous-estimé la demoiselle.
– Depuis quand ? demanda-t-elle pour la forme.
L’autre la défia du regard.
– C’est ma vie privée, ça ne vous regarde pas, espèce de frustrée !
Isabelle Cavalier eut du mal à se contenir. Elle avait une folle envie de lui envoyer une paire de baffes et de lui dire son fait. Mais elle craignait de « griller » Christelle de Saint-Fort.
– Je n’ai plus rien à vous demander, mademoiselle. Vous pouvez disposer. Pour l’instant, car je pense que je vous reverrai. J’espère que vous serez alors encore vivante. Mais si on m’appelle pour vous voir morte, étranglée et peut-être violée, je m’en fous. C’est mon boulot.
L’autre resta scotchée sur son siège, totalement décontenancée.
– Je vous ai dit que vous pouviez disposer.
– Mais…
– Dehors, je t’ai dit, petite salope !
Sabrina Claron battit en retraite et s’éclipsa sans demander son reste.
Elle regardait le capitaine comme si elle avait affaire à une dingue, mais Cavalier savait que la jeune fille était inquiète.
Pour sa part, elle se sentait beaucoup mieux.
© Alain Pecunia, 2009.
Tous droits réservés.
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