Chapitre 24
Le lieutenant Matthieu Toussaint avait effectivement pris le TGV de quinze heures quarante-quatre à la gare de l’Est. Celui qui arrivait à Strasbourg-Gare à dix-neuf heures quarante-six. Ce qui lui laissait une marge confortable puisque l’arrivée des suivants s’échelonnait ensuite à partir de vingt et une heures deux seulement.
La veille au soir, il avait vu sur l’agenda de service du capitaine Isabelle Cavalier qu’elle avait donné rendez-vous à Sabrina Claron pour le lendemain en seconde partie de matinée.
Ce mercredi, il l’avait attendue sur son chemin de retour à la sortie de la station de métro La Tour-Maubourg. Pour savoir si elle s’en était bien tirée face à Cavalier.
Ils se parlèrent brièvement.
Elle avait tenu le coup mais elle avait croisé cette garce de Christelle qui était convoquée avant elle et qui avait dû « dire des choses ».
« Merde ! se dit Toussaint. On avait oublié celle-là et cette salope de Cavalier a dû la convoquer en loucedé puisqu’elle ne figurait pas sur son agenda… Merde ! »
Il était aussitôt rentrer chez lui. Un agréable trois-pièces haut de plafond et dont l’immeuble communiquait par les caves avec celles de l’hôtel particulier de Bonnot.
C’était d’ailleurs Bernard Bonnot qui lui avait loué cet appartement sous un nom d’emprunt quinze mois plus tôt. Par commodité pour leurs petites affaires.
Il avait immédiatement rejoint Bonnot par les caves.
Lui aussi avait aussitôt vu le danger.
– Je la connais bien, cette salope sainte-nitouche. Elle nous déteste et c’est sûr qu’elle a craché le morceau !
La décision avait été vite prise.
Le préfet Bernard Bonnot avait fouillé dans sa collection de photos particulières méticuleusement classées par années et par mois.
Il en extirpa une où figurait Christelle allongée entre Éloïse Cangros et Bernard.
– C’est la plus nette et une des dernières, dit-il en la lui tendant.
– Mais je n’ai pas son adresse à Strasbourg et elle a dû mettre le téléphone de son domicile sur liste rouge !
– T’inquiète ! Je prends toujours mes précautions et je l’ai.
C’est aussi Bonnot qui avait eu l’idée qu’il rentre chez lui par les caves et en ressorte aussitôt pour revenir à l’hôtel par la porte cochère.
– S’il y a une surveillance, ils te verront rentrer et ce sera ton alibi puisqu’ils ne t’auront pas vu ressortir. On aura passé l’après-midi ensemble et tu seras resté pour une folle nuit d’amour, mon ange, dit Bernard Bonnot en caressant voluptueusement le visage de Matthieu Toussaint qui lui tendit sa bouche.
© Alain Pecunia, 2009.
Tous droits réservés.
Le lieutenant Matthieu Toussaint avait effectivement pris le TGV de quinze heures quarante-quatre à la gare de l’Est. Celui qui arrivait à Strasbourg-Gare à dix-neuf heures quarante-six. Ce qui lui laissait une marge confortable puisque l’arrivée des suivants s’échelonnait ensuite à partir de vingt et une heures deux seulement.
La veille au soir, il avait vu sur l’agenda de service du capitaine Isabelle Cavalier qu’elle avait donné rendez-vous à Sabrina Claron pour le lendemain en seconde partie de matinée.
Ce mercredi, il l’avait attendue sur son chemin de retour à la sortie de la station de métro La Tour-Maubourg. Pour savoir si elle s’en était bien tirée face à Cavalier.
Ils se parlèrent brièvement.
Elle avait tenu le coup mais elle avait croisé cette garce de Christelle qui était convoquée avant elle et qui avait dû « dire des choses ».
« Merde ! se dit Toussaint. On avait oublié celle-là et cette salope de Cavalier a dû la convoquer en loucedé puisqu’elle ne figurait pas sur son agenda… Merde ! »
Il était aussitôt rentrer chez lui. Un agréable trois-pièces haut de plafond et dont l’immeuble communiquait par les caves avec celles de l’hôtel particulier de Bonnot.
C’était d’ailleurs Bernard Bonnot qui lui avait loué cet appartement sous un nom d’emprunt quinze mois plus tôt. Par commodité pour leurs petites affaires.
Il avait immédiatement rejoint Bonnot par les caves.
Lui aussi avait aussitôt vu le danger.
– Je la connais bien, cette salope sainte-nitouche. Elle nous déteste et c’est sûr qu’elle a craché le morceau !
La décision avait été vite prise.
Le préfet Bernard Bonnot avait fouillé dans sa collection de photos particulières méticuleusement classées par années et par mois.
Il en extirpa une où figurait Christelle allongée entre Éloïse Cangros et Bernard.
– C’est la plus nette et une des dernières, dit-il en la lui tendant.
– Mais je n’ai pas son adresse à Strasbourg et elle a dû mettre le téléphone de son domicile sur liste rouge !
– T’inquiète ! Je prends toujours mes précautions et je l’ai.
C’est aussi Bonnot qui avait eu l’idée qu’il rentre chez lui par les caves et en ressorte aussitôt pour revenir à l’hôtel par la porte cochère.
– S’il y a une surveillance, ils te verront rentrer et ce sera ton alibi puisqu’ils ne t’auront pas vu ressortir. On aura passé l’après-midi ensemble et tu seras resté pour une folle nuit d’amour, mon ange, dit Bernard Bonnot en caressant voluptueusement le visage de Matthieu Toussaint qui lui tendit sa bouche.
© Alain Pecunia, 2009.
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