Chapitre 12
Ce vendredi matin, j’ai refait le même trajet que le mardi avec le corbillard. La bagnole des deux flics de la Criminelle était toutefois plus confortable et plus rapide.
Par ironie du sort et nécessité urinaire, nous avons fait la pause à la même station après Le Mans.
Ça m’a quand même fait drôle.
On a causé de tout et de rien. Comme par hasard de ma société de transport. Mais c’était peut-être juste histoire de parler.
À Nantes, j’ai passé une partie de l’après-midi en tête à tête avec le capitaine Cavalier et le commissaire Antoine de la Brigade des stups. Le bellâtre que j’avais aperçu à la télé.
De lui aussi, je me suis méfié instinctivement.
Sous ses airs de matamore, il sentait le chien de chasse.
En fait, ils cherchaient un détail, un petit rien qui aurait éclairé leur lanterne.
Avec, bien sûr, plein d’attentions puisque j’étais le frère de la défunte.
J’ai quand même vite compris que le commissaire des Stups ne voyait pas la frangine en enfant de Marie. Les parts qu’elle détenait dans les sociétés du Montelli l’intriguaient vu la personnalité de l’individu qui aurait eu des liens avec le milieu cannois.
– Il était de Paris, que j’ai dit.
Oui, mais, il avait été soupçonné de complicité de meurtre dans l’assassinat d’un directeur de cercle de jeu parisien qui aurait été commandité par les Cannois. Pour une histoire de came.
Il avait bénéficié d’un non-lieu.
J’ai joué les honnêtes citoyens à mille lieues de ce type de turpitudes. Mais ça m’a aidé à entrevoir comment la Bernique pouvait le tenir.
Le petit rien que le commissaire recherchait, c’était la marchandise, ou son équivalent monnaie. Il n’était pas du genre à croire aux crimes sans motivation profonde.
Bref, on a tourné en rond.
Ils ont fini par s’excuser d’avoir à me poser toutes ces questions « en ces circonstances douloureuses » et m’ont conduit à un hôtel situé à la périphérie de Nantes où l’on m’avait réservé une chambre.
Attention touchante. Mais ces enfoirés voulaient surtout que je sois frais et dispos pour une visite des lieux du crime le lendemain matin.
J’étais réellement vanné et j’en ai oublié de demander des nouvelles de la santé du Bellou.
© Alain Pecunia, 2009.
Tous droits réservés.
Ce vendredi matin, j’ai refait le même trajet que le mardi avec le corbillard. La bagnole des deux flics de la Criminelle était toutefois plus confortable et plus rapide.
Par ironie du sort et nécessité urinaire, nous avons fait la pause à la même station après Le Mans.
Ça m’a quand même fait drôle.
On a causé de tout et de rien. Comme par hasard de ma société de transport. Mais c’était peut-être juste histoire de parler.
À Nantes, j’ai passé une partie de l’après-midi en tête à tête avec le capitaine Cavalier et le commissaire Antoine de la Brigade des stups. Le bellâtre que j’avais aperçu à la télé.
De lui aussi, je me suis méfié instinctivement.
Sous ses airs de matamore, il sentait le chien de chasse.
En fait, ils cherchaient un détail, un petit rien qui aurait éclairé leur lanterne.
Avec, bien sûr, plein d’attentions puisque j’étais le frère de la défunte.
J’ai quand même vite compris que le commissaire des Stups ne voyait pas la frangine en enfant de Marie. Les parts qu’elle détenait dans les sociétés du Montelli l’intriguaient vu la personnalité de l’individu qui aurait eu des liens avec le milieu cannois.
– Il était de Paris, que j’ai dit.
Oui, mais, il avait été soupçonné de complicité de meurtre dans l’assassinat d’un directeur de cercle de jeu parisien qui aurait été commandité par les Cannois. Pour une histoire de came.
Il avait bénéficié d’un non-lieu.
J’ai joué les honnêtes citoyens à mille lieues de ce type de turpitudes. Mais ça m’a aidé à entrevoir comment la Bernique pouvait le tenir.
Le petit rien que le commissaire recherchait, c’était la marchandise, ou son équivalent monnaie. Il n’était pas du genre à croire aux crimes sans motivation profonde.
Bref, on a tourné en rond.
Ils ont fini par s’excuser d’avoir à me poser toutes ces questions « en ces circonstances douloureuses » et m’ont conduit à un hôtel situé à la périphérie de Nantes où l’on m’avait réservé une chambre.
Attention touchante. Mais ces enfoirés voulaient surtout que je sois frais et dispos pour une visite des lieux du crime le lendemain matin.
J’étais réellement vanné et j’en ai oublié de demander des nouvelles de la santé du Bellou.
© Alain Pecunia, 2009.
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