Chapitre 25
Ferniti partit purger sa peine à Moulins et Papinski aux Baumettes.
La population des Baumettes étant majoritairement d’origine maghrébine, Papinski eut du mal à y trouver sa place.
Il bassina tellement les oreilles des uns et des autres au fil des ans par ses : « Mais je suis émigré comme vous. Moi je suis fils de Polonais », qu’il fut victime de l’ironie de l’histoire.
Au début de la deuxième Intifada, les plus fanatiques se mirent à voir en lui un Juif polonais. Le seul Juif qu’ils aient sous la main.
Il mourut bêtement le 5 octobre 2000. Égorgé tandis qu’il prenait sa douche.
Quant à Ferniti, il eut plus de chance. Il passa sa détention dans le quartier des activistes politiques, français et arabes, parvenant même à se faire accepter d’eux quand il comprit qu’il fallait jouer la carte palestinienne.
Pour bonne conduite – en fait, pour avoir accepté d’être placé comme mouton dans le quartier des activistes –, Jean Ferniti fut libéré discrètement vers la fin avril 2002. Il avait cinquante-neuf ans.
Il était l’auteur de cinq meurtres effroyables et prémédités, à caractère raciste, mais sa libération anticipée passa tout à fait inaperçue.
La France d’alors était occupée à manifester contre Le Pen et le fascisme et s’apprêtait, dans le même mouvement, à plébisciter son président sortant.
© Alain Pecunia, 2008.
Tous droits réservés.
Ferniti partit purger sa peine à Moulins et Papinski aux Baumettes.
La population des Baumettes étant majoritairement d’origine maghrébine, Papinski eut du mal à y trouver sa place.
Il bassina tellement les oreilles des uns et des autres au fil des ans par ses : « Mais je suis émigré comme vous. Moi je suis fils de Polonais », qu’il fut victime de l’ironie de l’histoire.
Au début de la deuxième Intifada, les plus fanatiques se mirent à voir en lui un Juif polonais. Le seul Juif qu’ils aient sous la main.
Il mourut bêtement le 5 octobre 2000. Égorgé tandis qu’il prenait sa douche.
Quant à Ferniti, il eut plus de chance. Il passa sa détention dans le quartier des activistes politiques, français et arabes, parvenant même à se faire accepter d’eux quand il comprit qu’il fallait jouer la carte palestinienne.
Pour bonne conduite – en fait, pour avoir accepté d’être placé comme mouton dans le quartier des activistes –, Jean Ferniti fut libéré discrètement vers la fin avril 2002. Il avait cinquante-neuf ans.
Il était l’auteur de cinq meurtres effroyables et prémédités, à caractère raciste, mais sa libération anticipée passa tout à fait inaperçue.
La France d’alors était occupée à manifester contre Le Pen et le fascisme et s’apprêtait, dans le même mouvement, à plébisciter son président sortant.
© Alain Pecunia, 2008.
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